La récupération politique de Macron après la victoire du PSG en Ligue des champions (VIDEO)

Emmanuel Macron a orchestré une récupération politique de la victoire du PSG en Ligue des champions 2025, en organisant une réception à l’Élysée et une photo avec plusieurs ministres pour suggérer que ce succès est lié à sa présidence. Le président a été critiqué pour son opportunisme.
Le 31 mai 2025, le Paris Saint-Germain (PSG) triomphe en Ligue des champions, écrasant l’Inter Milan 5-0 à Munich, 32 ans après le sacre de l’OM. Emmanuel Macron, pourtant supporter de Marseille, s’ est emparé immédiatement de cet exploit. À 23h07, il publie sur X : « Champion mon frère ! Jour de gloire pour le PSG ! Paris, capitale de l’Europe », reprenant une phrase culte de Lucas Moura, ancien joueur du club.
Ce message marque le coup d’envoi d’une récupération politique minutieusement orchestrée, visant à associer la victoire du PSG à son mandat présidentiel. Le lendemain, après une parade sur les Champs-Élysées réunissant 110 000 supporters, Macron a organisé une réception fastueuse à l’Élysée à 19 heures.
Macron, habitué des récupérations
Il a d'ailleurs insisté pour que plusieurs ministres clés soient présents sur la photo officielle : Marie Barsacq (Sports), Rachida Dati (Culture), Yaël Braun-Pivet (présidente de l’Assemblée) et Valérie Pécresse (présidente de région).
📸 Après un discours d'une vingtaine de minutes, Emmanuel Macron accompagné de sa femme Brigitte ont pris une photo avec les membres du PSG. Le Président du club, Nasser Al-Khelaïfi, a offert au chef de l'État le nouveau maillot étoilé. pic.twitter.com/p4oxYegzy9
— M6 Info (@m6info) June 1, 2025
Cette image, où Macron brandit la « coupe aux grandes oreilles » aux côtés de Nasser Al-Khelaïfi et Marquinhos (capitaine du PSG), est conçue pour symboliser une victoire sous son égide. En convoquant ses ministres sur la photo, il a cherché à projeter l’idée que le succès du PSG, et par extension celui de la France, est indissociable de sa présidence, renforçant son image de leader fédérateur.
Dans son discours, Macron a célébré la « stratégie » de Luis Enrique et rendu hommage aux deux victimes des violences post-match (un adolescent tué à Dax, un jeune renversé à Paris), tout en saluant l’investissement qatari. Cette mention du Qatar, actionnaire majoritaire du PSG, vise à consolider les relations diplomatiques avec Doha, mais elle alimente les critiques.
Il a exhorté les joueurs à « inspirer la jeunesse », les érigeant en symboles d’une France triomphante, un narratif aligné sur sa vision politique. Cette mise en scène suscite une levée de boucliers. Certains dénoncent un opportunisme criant, notant que Macron n’avait pas reçu La Rochelle ou Toulouse pour leurs titres européens en Rugby.
L’absence d’Anne Hidalgo, maire de Paris, à Munich et à l’Élysée, est perçue comme une fracture politique, un élu LFI fustigeant une « faute aberrante ». Néanmoins, les incidents après matchs ont terni l’image de liesse que Macron voulait projeter.
En insistant pour une photo avec ses ministres, Macron cherche à capitaliser sur le succès du PSG pour asseoir son bilan, comme il l’avait fait avec la Coupe du monde 2018 ou les JO 2024.
Cependant, cette récupération, entachée par les violences et les accusations d’opportunisme, révèle les limites de sa stratégie dans un climat social et politique tendu.