Les États-Unis accusés de violer l'accord commercial avec la Chine: Pékin promet des représailles

La Chine accuse les États-Unis d’avoir brisé la trêve commerciale signée à Genève le 12 mai. Pékin dénonce des mesures unilatérales, comme des restrictions technologiques et l’annulation de visas pour étudiants. En réponse, la Chine promet des mesures fermes pour défendre ses intérêts.
La tension commerciale entre les États-Unis et la Chine est de nouveau montée d’un cran. Le ministère chinois du Commerce a publiquement dénoncé une série de mesures américaines jugées contraires aux accords signés entre les deux puissances le 12 mai dernier à Genève. Selon le Financial Times, la Chine reproche à Washington d’avoir « gravement violé » le consensus en adoptant unilatéralement des restrictions économiques ciblées.
Pékin fait référence notamment à l'interdiction de vente de logiciels de conception de puces à des entreprises chinoises, au durcissement du contrôle des exportations concernant les technologies liées à l’intelligence artificielle, ainsi qu’à l’annulation de milliers de visas d’étudiants chinois. Ces mesures ont été prises par les États-Unis sans concertation, aggravant l’instabilité des relations bilatérales.
Des accusations croisées et un climat tendu
Ces accusations chinoises interviennent après que Donald Trump a, lui-même, déclaré le 30 mai que la Chine avait « totalement violé » l’accord de mai, sans apporter de précisions. Le président américain a exprimé sa frustration face à la lenteur du redémarrage des exportations chinoises de terres rares, ressources critiques pour l’industrie américaine. Le représentant commercial des États-Unis, Jamieson Greer, a accusé la Chine de ne pas avoir levé les barrières non tarifaires convenues, notamment sur les aimants industriels essentiels.
Pour sa part, Pékin rejette catégoriquement ces accusations. Dans un communiqué relayé par Bloomberg, le ministère chinois du Commerce affirme que « la Chine a mis en œuvre l’accord avec sérieux et sincérité », accusant les États-Unis d’avoir « gravement porté atteinte aux intérêts légitimes » du pays en adoptant des mesures « discriminatoires ». Pékin prévient : « Si les États-Unis continuent sur cette voie, la Chine prendra des mesures résolues et fermes ».
Un nouvel épisode dans la guerre technologique
La trêve de mai prévoyait une baisse significative des droits de douane: 145% à 30% côté américain, et de 125% à 10% côté chinois. Cet allègement tarifaire devait durer 90 jours pour permettre des négociations plus profondes. Or, depuis fin mai, la Maison Blanche a annoncé de nouvelles hausses de taxes sur l’aluminium et l’acier, relançant la spirale de confrontation.
Derrière cette guerre commerciale, les enjeux technologiques sont clairs. Washington cherche à ralentir le développement chinois dans des secteurs clés, notamment l’intelligence artificielle et les semi-conducteurs. Comme l’écrit Axios, « les deux pays sont en concurrence directe pour dominer les technologies de demain ».
Face à cette situation, les marchés financiers asiatiques ont déjà réagi. D’après Bloomberg, les bourses ont enregistré une chute notable, avec l’indice Hang Seng à Hong Kong en baisse de 2,9%, le recul le plus marqué en deux mois. Les investisseurs redoutent une reprise des hostilités économiques.
Le directeur du Conseil économique national américain, Kevin Hassett, a indiqué qu’un appel entre Donald Trump et Xi Jinping pourrait avoir lieu cette semaine. Aucune date précise n’a été communiquée, et les dernières déclarations de part et d’autre ne laissent guère entrevoir un apaisement rapide.