La Russie met en garde les États-Unis contre toute intervention militaire en soutien à Israël

Alors que le conflit entre Israël et l’Iran connaît une escalade sans précédent, marquée par des frappes aériennes et des ripostes de grande ampleur, Moscou tire la sonnette d’alarme. La Russie met en garde Washington contre toute implication militaire directe et appelle à une désescalade urgente pour éviter un chaos régional.
Face à la montée des tensions entre Israël et l’Iran, la Russie a adressé une mise en garde ferme. Moscou a averti les États-Unis qu’un soutien militaire, même indirect, à l’opération israélienne pourrait entraîner une déstabilisation majeure au Moyen-Orient.
« Même des scénarios spéculatifs » d’aide américaine représenteraient « un pas radicalement déstabilisateur pour toute la région », a déclaré le 18 juin le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov.
La diplomatie russe, en contact étroit avec les deux camps, appelle à la retenue. Riabkov a souligné que des échanges sont en cours « à la fois sur les plans diplomatique et opérationnel » avec Téhéran et Tel Aviv, soulignant la volonté de Moscou de jouer un rôle de médiateur.
Nucléaire sous menace et silence occidental dénoncé
Ces déclarations ont lieu dans le contexte de l’escalade militaire déclenchée le 13 juin, lorsque Israël a lancé des attaques visant les installations nucléaires et militaires iraniennes. En réponse, l’Iran a riposté par des frappes de missiles et de drones sur différentes villes israéliennes pendant plusieurs jours.
La diplomatie russe alerte sur les conséquences des attaques visant les infrastructures nucléaires civiles iraniennes. Depuis le Forum économique de Saint-Pétersbourg, le 18 juin, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a prévenu : « Nous sommes à quelques millimètres d’une catastrophe nucléaire au Moyen-Orient. »
Elle a dénoncé les frappes israéliennes contre les installations nucléaires civiles iraniennes, pourtant placées sous la supervision de l’AIEA. « Ces attaques représentent une menace directe non seulement pour la région, mais pour l’ensemble du monde », a-t-elle ajouté.
Maria Zakharova a également critiqué le silence occidental : « Où sont les écologistes, où est la communauté internationale ? », a-t-elle déclaré, en comparant la situation à celle de Fukushima. Elle a rappelé que la Russie avait déjà prouvé sa capacité de médiation, notamment lors de l’accord nucléaire iranien signé en 2015.
Un contexte sous haute tension
La gravité de la situation a été confirmée par le directeur du renseignement extérieur russe, Sergueï Narychkine, qui a qualifié les événements de « critiques », tout en affirmant que les services russes restent en lien constant avec leurs homologues israéliens et iraniens.
Aux États-Unis, le président Donald Trump a réagi en menaçant l’Iran d’une riposte militaire massive si Téhéran refusait de se rendre. Il a même évoqué publiquement la possibilité d’éliminer le guide suprême iranien, Ali Khamenei. Selon les médias américains, l’administration envisagerait de participer directement aux opérations israéliennes, bien que des divergences subsistent au sein de l’état-major.
Le sénateur russe Andreï Klimov a rappelé que toute escalade dans cette zone représenterait un danger immédiat pour la Russie, en raison de sa proximité géographique avec l’Iran via la mer Caspienne. « Cette politique unilatérale américaine pourrait provoquer une crise militaire de grande ampleur », a-t-il averti, appelant les États-Unis à faire preuve de responsabilité.