Paix en Ukraine : à l'heure des pourparlers à Istanbul, Macron et Zelensky appellent à accroître la pression sur Moscou
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Alors que des pourparlers se tenaient ce 16 mai à Istanbul entre des délégations russe et ukrainienne, Emmanuel Macron a appelé depuis Tirana à exercer une «pression accrue» sur la Russie qui n’a «pas envie d'un cessez-le-feu». Volodymyr Zelensky, quant à lui, a appelé «tout le monde» à «répliquer» s’il n’y avait «aucun résultat aujourd'hui».
Lors d’un sommet de la Communauté politique européenne, ce 16 mai à Tirana, en Albanie, aux côtés de Volodymyr Zelensky, Emmanuel Macron en a profité pour vanter les résultats de son déplacement du 10 mai à Kiev. Aux côtés du Premier ministre britannique Keir Starmer, du chancelier allemand Friedrich Merz et du Premier ministre polonais Donald Tusk, le président français avait alors menacé la Russie d’un « durcissement massif » des sanctions si celle-ci n’acceptait pas un cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours.
« Si besoin était, je crois que les dernières heures ont montré à cet égard que la Russie n’avait pas envie d'un cessez-le-feu. Et que s’il n’y avait pas une pression accrue des Européens et des Américains pour obtenir ce résultat, il ne sera pas spontané », a déclaré Emmanuel Macron, alors qu’au même moment se tenaient à Istanbul des pourparlers entre des délégations russe et ukrainienne.
« Cette semaine, nous avons eu une réelle chance de faire un pas important vers la fin de cette guerre, si seulement Poutine n'avait pas eu peur de venir en Turquie », a pour sa part déclaré Volodymyr Zelensky. « J'étais prêt pour une rencontre directe avec Poutine, que ce soit à Ankara ou à Istanbul, et pas seulement pour une rencontre, mais pour résoudre toutes les questions importantes à mon esprit » a-t-il ajouté, affirmant que le président russe « n’a rien accepté ».
Un position russe jugée « inacceptable » par Zelensky et Starmer
« S'il s'avère que la délégation russe n'est là que pour les apparences et ne peut aboutir à aucun résultat aujourd'hui, alors tout le monde devra répliquer », a encore déclaré Zelensky. La presse française, qui s’est fait écho de ces propos, a également cité des déclarations à l’AFP d’un responsable ukrainien anonyme : selon lui, la Russie aurait fait des « demandes inacceptables » en vue de faire échouer les négociations.
Ces demandes seraient, toujours selon la même source : « Le retrait des forces ukrainiennes de vastes parties du territoire ukrainien qu'elles contrôlent pour qu'un cessez-le-feu puisse être instauré ». Des propos qui semblent faire référence à des conditions formulées il y a près d’un an par Vladimir Poutine, pour l’ouverture de négociations, lors d’un discours devant les cadres de la diplomatie russe le 14 juin 2024.
Il s'agissait en l'occurrence, pour reprendre les mots du président russe, d'un « retrait complet de ses troupes des Républiques populaires de Donetsk (RPD) et de Lougansk (RPL), des régions de Zaporojié et de Kerson », à savoir les territoires qui ont rejoint la Russie à la suite des référendums de 2022. Une position jugée, ce 16 mai, « inacceptable » par Keir Starmer.
La délégation russe satisfaite des échanges
Cette rencontre à Istanbul a eu lieu sur proposition de Vladimir Poutine. Lors d'une conférence de presse dans la nuit du 10 au 11 mai, le chef d'État russe n'a pas exclu la conclusion d'un cessez-le-feu durant ces pourparlers. Quant à une cessation des hostilités pendant les négociations de paix, les responsables russes ont déclaré à plusieurs reprises que Moscou n’accepterait pas de trêve qui pourrait permettre à Kiev de se réarmer.
A l'issue des négociations de ce 16 mai, le conseiller présidentiel russe Vladimir Médinsky a fait part de la satisfaction de la délégation russe, ajoutant que les envoyés russes étaient « prêts à poursuivre [les] échanges » avec la partie ukrainienne.
Pour leur part - a déclaré à la presse le porte-parole du président ukrainien, Serguiï Nykyforov - Volodymyr Zelensky, Keir Starmer, Emmanuel Macron, Donald Tusk et Friedrich Merz auraient tous échangés par téléphone avec le président américain Donald Trump à l’issue de ces négociations à Istanbul.
