Semi-conducteurs : STMicroelectronics annonce la suppression de 1 000 postes en France

Le champion européen des puces STMicroelectronics a annoncé la suppression de 1 000 postes en France, sur les 2 800 suppressions prévues sur trois ans à travers le monde. Ces départs s’effectueront «sur la base du volontariat», a assuré la direction de ce groupe miné par la crise automobile en Europe.
Dans un communiqué envoyé à Ici Touraine (ex France Bleu Touraine), la direction de STMicroelectronics (STM) a annoncé la suppression d’« environ 1 000 postes » en France, sur les 2 800 prévus dans le monde. L'annonce a été faite aux syndicats le 29 avril, lors d’un comité social et économique, a précisé la radio publique française.
La direction de cette entreprise d’origine franco-italienne, dont le siège est basé dans le canton de Genève, a assuré que « tout le projet sera mis en œuvre sur la base du volontariat, avec des options de mobilités interne et externe d’ici à fin 2027 ». Un caractère volontaire en raison duquel le groupe n’a communiqué aucun « chiffre définitif ni de détail par site ».
STM, qui joue un rôle majeur sur le marché des semi-conducteurs, emploie près de 50 000 personnes dans le monde, dont 11 500 en France. 7 500 d’entre elles se situent sur les sites de Grenoble et Crolles, en Isère.
Dans un autre communiqué consulté par Ici Touraine, la Confédération française démocratique du travail (CFDT) a fait part de son « inquiétude » et estimé que « la gestion de cette séquence par notre direction France manque cruellement de solidité ».
Selon le syndicat, « les mesures visant à maintenir l'employabilité des salariés désireux de rester dans l'entreprise ne sont pas à la hauteur ». « Nous craignons que la direction pousse les départs au détriment des mesures favorisant la formation et la reconversion professionnelle vers les métiers en croissance et les projets critiques », a-t-il ajouté.
La CGT dénonce une décision «scandaleuse»
STM avait annoncé le 10 avril qu'il prévoyait de réduire ses effectifs face aux mauvais résultats de 2024, plombés notamment par la crise de l’industrie automobile qui représente 40 % de son activité. Parmi les mesures alors annoncées afin de « renforcer la compétitivité » du groupe, la direction de STM avait avancé le chiffre de 2 800 « départs volontaires » sur une période de trois ans, « en plus de l’attrition naturelle ». Des départs qui s’effectueront dans le cadre d’un « projet de remodelage » de la base industrielle de STM dévoilé en octobre.
« Il n’y aura plus qu’un quart des effectifs actuels sur les sites français de Microelectronics », a pour sa part alerté Sandy Bel citée par Libération. Cette déléguée syndicale CGT STMicroelectronics dénonce une décision « scandaleuse » auprès du quotidien, qui souligne que « l’usine de Crolles est censée toucher une aide de 2,9 milliards d’euros dans le cadre du plan France 2030 ». Une aide qui aurait été conditionnée à la création d’emplois sur le site de Crolles, a rapporté L’Humanité citant également Sandy Bel.
L’État français - via la Banque publique d’investissements (BPI) - est avec l’État italien le plus gros actionnaire (14,1 %) de STM.