Le président du Parlement libanais refuse le troc reconstruction-désarmement du Hezbollah

Le chef du Parlement libanais Nabih Berry a fait savoir qu'il rejetait catégoriquement le troc entre la reconstruction du Liban et le désarmement du Hezbollah. Depuis la mise en place du cessez-le-feu avec l'armée israélienne, le mouvement chiite libanais a dû se retirer des zones frontalières.
Depuis la fin de la guerre, le Hezbollah ne cesse de perdre en influence. Politiquement, le parti chiite a été obligé d'accepter l'élection du président de la République Joseph Aoun et la nomination du Premier ministre Nawaf Salam et militairement son arsenal est de plus en plus sur la sellette.
Dans une interview avec le quotidien ad-Diyar, Nabih Berry, chef du parlement et proche du Hezbollah, a affirmé qu'il «n'acceptera aucune tentative de troquer une aide ou la reconstruction du Liban contre des conditions politiques ou militaires, qu'elles concernent les armes de la résistance au nord du fleuve Litani ou d'autres dossiers internes».
Vers une brouille entre le Hezbollah et le gouvernement libanais ?
Concernant la reconstruction et les aides internationales, le chef du législatif a expliqué que «la reconstruction de ce qui a été détruit par l'agression israélienne doit être une priorité nationale et que le Liban cherche un soutien international sans compromettre ses droits souverains ni faire de concessions qui porteraient atteinte à ses principes nationaux».
Nabih Berry a en outre souligné que l’occupation israélienne continue au Liban-Sud ne se limite pas aux «cinq collines» sur lesquelles l'armée israélienne a confirmé établir des positions «stratégiques», mais s’étend à l’établissement d’une bande frontalière occupée d'une profondeur d’un à deux kilomètres dans le territoire libanais, ce qui crée une «nouvelle zone occupée» le long de la frontière.
Il a insisté sur le fait que « tout changement dans la situation frontalière nécessite une position nationale unifiée » et a appelé la communauté internationale à assumer sa responsabilité pour mettre fin à ces violations répétées de la souveraineté.
De son côté, le secrétaire général du Hezbollah, Naïm Kassem, avait affirmé que le gouvernement libanais devait agir contre l'occupation israélienne dans le Sud et qu'il lui avait donné «le temps et l'espace nécessaires pour le faire», tout en avertissant que si aucune action n'était entreprise par les autorités libanaises, le parti «prendrait les choses en main».