Accord de 1968 avec l’Algérie : Emmanuel Macron rappelle à l’ordre Bayrou et Retailleau

Accord de 1968 avec l’Algérie : Emmanuel Macron rappelle à l’ordre Bayrou et Retailleau© Toby Melville Source: AP
Le président français Emmanuel Macron arrive au sommet des dirigeants européens pour discuter de l'Ukraine, organisé par le premier ministre britannique Keir Starmer, à Lancaster House, à Londres, le dimanche 2 mars 2025.
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Face aux tensions avec l’Algérie, Emmanuel Macron s’oppose à la dénonciation unilatérale des accords de 1968, prônée par François Bayrou et Bruno Retailleau. Le président privilégie un dialogue pragmatique, soulignant que la diplomatie reste sa prérogative exclusive.

«L’Algérie nous défie et Emmanuel Macron se comporte comme l’avocat du gouvernement algérien au détriment des intérêts de la France. À quoi joue-t-il ?» Au micro de LCI, le député du Rassemblement national Laurent Jacobelli dénonçait, le 4 mars, la position du président français vis-à-vis des accords de 1968 entre Paris et Alger, qui permettent notamment la venue de travailleurs algériens et de leur famille en France.

Au cœur de la polémique : la gestion des relations entre la France et l’Algérie, alors que Paris s’est éloigné d’Alger depuis la reconnaissance de la «marocanité» du Sahara occidental. Le chef du gouvernement, François Bayrou, et le ministre de l’Intérieur ont prôné la fermeté vis-à-vis du voisin méditerranéen, mais le président de la République les a rappelés à l’ordre.

 

Emmanuel Macron contre la dénonciation de l’accord de 1968

 

«L’accord de 1968, c’est le président de la République», a martelé Emmanuel Macron lors de son déplacement au Portugal le 28 février, avant d’enfoncer le clou auprès du Figaro : «Je suis favorable, non pas à le dénoncer, mais à le renégocier», précisant le 3 mars au Figaro : «je suis favorable, non pas à le dénoncer, mais à le renégocier».
Le président craindrait ainsi, selon son entourage cité par le Figaro, «les réactions de la diaspora algérienne» qui pourrait «casser la baraque».

Une déclaration en forme de réponse à ses ministres François Bayrou et Bruno Retailleau, qui se sont montrés très offensifs sur le sujet. Le 26 février, le chef du gouvernement avait ainsi déclaré, dans des propos relayés par son ministre de l’Intérieur : «Le gouvernement français est victime du fait que les accords de 1968 avec l’Algérie ne sont pas respectés [...]. Notre responsabilité est de ne pas l’accepter».

Le 3 mars, quelques heures avant la mise au point du président, Bruno Retailleau avait affirmé sa ligne de fermeté vis-à-vis de l’Algérie et expliqué que sa ligne était partagée par l’ensemble du gouvernement.

Une opposition entre le gouvernement et le chef de l’État semble ici se dessiner. Emmanuel Macron entend distinguer les accords de 1968 de leur révision en 1994, qui traite des expulsions. Il affirme ainsi vouloir exiger des résultats concrets sur les OQTF (obligations de quitter le territoire français) liées à des profils dangereux, sans pour autant rompre les relations avec l’Algérie, nouées par les accords conclus il y a 57 ans.

 

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