Nouvelle attaque contre des journalistes russes : Zakharova exige une réponse «appropriée» de l’Unesco
Un correspondant d'Izvestia a été tué le 4 janvier dans le Donbass et quatre autres journalistes blessés lors d’une frappe de drone ukrainien contre leur véhicule. La porte-parole de la diplomatie russe a imputé la responsabilité de «ce nouveau crime brutal» de Kiev au silence de l’Unesco concernant ces attaques visant les journalistes russes.
«Le meurtre délibéré de journalistes russes est un nouveau crime brutal dans la série d'atrocités sanglantes du régime Zelensky, qui recourt ouvertement à des méthodes terroristes pour éliminer ses opposants idéologiques», a fustigé la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, dans un communiqué publié ce 5 janvier sur la chaîne Telegram du ministère des Affaires étrangères.
Un message qui fait suite à une frappe ukrainienne le 4 janvier, menée à l’aide d’un drone contre leur voiture circulant entre Gorlovka et Donetsk, et dans laquelle se trouvaient plusieurs journalistes. Le correspondant d'Izvestia (correspondant freelance) Alexandre Martemianov a été tué. Le quotidien russe a précisé que le véhicule circulait «loin de la ligne de contact».
«Il ne fait aucun doute que les membres des médias ont été délibérément visés par cette attaque meurtrière», a dénoncé Maria Zakharova.
Quatre autres journalistes, Mikhaïl Kevkhiev et Maxim Romanenko de l’agence RIA Novosti, ainsi qu'Isabella Lieberman et Svetlana Larine du média Bloknot Donetsk, ont été blessés «à des degrés divers» a précisé la diplomate russe. «Tous les responsables du crime contre les journalistes russes seront identifiés et recevront le châtiment mérité et inévitable», a-t-elle assuré.
Une «ligne politiquement biaisée»
Selon la porte-parole, «l'idée d'impunité totale et de permissivité», dont jouiraient les auteurs de ces attaques ukrainiennes contre des journalistes russes sont une «conséquence directe du mépris délibéré» des structures internationales, telles que Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, l’Unesco ou encore l’OSCE.
«Nous exigeons qu'Audrey Azoulay [directrice générale de l’Unesco] réagisse de manière appropriée à ce nouveau meurtre brutal d'un correspondant de guerre russe, comme le veut le mandat qui lui a été confié», a déclaré la diplomate. «Nous attendons également une condamnation tout aussi ferme de cette atrocité de la part de toutes les autres organisations et structures de défense des droits de l'homme», a-t-elle enchaîné. Leurs responsables «devront désigner directement les auteurs de ces meurtres», a-t-elle encore souligné.
«L'apogée d'une telle ligne politiquement biaisée de la part des institutions multilatérales a été le récent projet de rapport du directeur général de l'Unesco sur la sécurité des journalistes et le problème de l'impunité pour les crimes commis à leur encontre», a par ailleurs souligné Maria Zakharova, en référence à un projet de rapport d'Audrey Azoulay publié le 2 novembre, couvrant la période 2022–2023 et n'incluant pas les journalistes russes blessés et tués.
«Bien que l’approbation d’un tel "rapport", rempli de distorsions politiques et de manipulations statistiques, ait été empêchée, la direction de l’Unesco et son chef personnellement n’ont pas pris une seule mesure qui indiquerait une révision radicale de ce document profondément imparfait et de ces mauvaises pratiques», a poursuivi la porte-parole de la diplomatie russe. Avant d’accuser : «Ainsi, le chef de l’organisation universelle devient le complice direct et l’instigateur des attentats terroristes.»
Le 5 juin, le président russe Vladimir Poutine avait déclaré, lors d'une réunion avec des responsables d'agences de presse en marge du Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF), qu'«au moins 30» journalistes russes avaient été tués en Russie depuis le début du conflit en Ukraine.