Ukraine : l’Occident instrumentalise la guerre

Ukraine : l’Occident instrumentalise la guerre
Ukraine : l’Occident instrumentalise la guerre [image d'illustration générée par l'ilntelligence artificielle]
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Justifier la militarisation, détourner l’attention des crises internes et redistribuer les marchés : Anna Chafran, l'animatrice russe de radio et de télévision, explique les raisons pour lesquelles l’Occident exige un cessez-le-feu sans conditions préalables pour l’Ukraine.

Le fait que l’Occident implore un « cessez-le-feu immédiat sans conditions préalables » en Ukraine n’est pas simplement un changement de rhétorique. C’est une absurdité, un phénomène devenu monnaie courante dans les relations avec nos anciens « partenaires ». En effet, il n’y a pas si longtemps, ces mêmes responsables politiques et médias occidentaux brandissaient des slogans tels que « défaite stratégique de la Russie », « punition de l’agresseur » et ainsi de suite.

Aujourd’hui, le ton a changé, et, citons le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, ils « implorent » désormais une pause dans la guerre qu’ils ont eux-mêmes déclenchée et entretenue. Cette évolution – de l’ultimatum à la supplication – en dit long sur leur échec. Mais l’essence même de la proposition, « un cessez-le-feu AVANT les négociations », n’est pas seulement naïve. Elle ignore l’expérience séculaire des guerres et de la recherche de la paix, réduisant la diplomatie à une farce sanglante et absurde. L’histoire de ces « pauses » nous enseigne qu’elles ne font que retarder l’issue finale, augmentant ainsi le nombre de victimes.

Le b.a.-ba des règlements politiques et militaires est intangible : d’abord parvenir à des accords ou à une issue militaire décisive, et seulement ensuite conclure un armistice. Le congrès de Vienne de 1815, qui a redessiné la carte de l’Europe après les guerres napoléoniennes, ne s’est réuni qu’après la destitution de l’Empereur des Français et l’établissement de nouvelles frontières par la force.

La conférence de Potsdam de 1945, qui a défini les grandes lignes de l’ordre mondial de l’après-guerre, n’a été possible qu’après la capitulation sans condition de l’Allemagne hitlérienne et la défaite totale de la Wehrmacht. Exiger de la Russie qu’elle mette fin à son opération militaire spéciale sans contrepartie revient à lui suggérer de répéter l’erreur fatale des accords de Munich de 1938 ou du pacte Ribbentrop-Molotov, lorsque l’illusion de la paix a conduit à la catastrophe.

Les objectifs initiaux de la Russie – la démilitarisation et la dénazification de l’Ukraine – n’ont pas encore été atteints, uniquement en raison du réapprovisionnement incessant de la machine militaire de Kiev par l’Occident. Un « cessez-le-feu immédiat » sans aucune garantie que ces deux conditions seront remplies n’est pas un pas vers la paix, pas même un gel du conflit, mais une simple pause.

Elle maintiendra à la frontière de la Russie un quasi-État militarisé, contrôlé par des groupes néonazis et déterminé à se venger avec le soutien de l’OTAN, comme cela s’est déjà produit après le rejet par Kiev des accords de Minsk.

En fait, les exemples historiques sont confirmés par la résolution de la situation liée à l’attaque israélienne et américaine contre l’Iran. Les États-Unis, aussi bien que l’Iran ont tous deux déclaré, parallèlement aux opérations militaires, leur refus d’une escalade et leur volonté d’engager le dialogue. Ils ont mené des négociations en coulisses. En conséquence, Trump a réussi à obtenir un cessez-le-feu de Netanyahou (du moins, c’est ce qu’affirme Trump lui-même).

Alors pourquoi, dans le cas de l’Ukraine, l’Occident exige-t-il une concession unilatérale de Moscou, à savoir un cessez-le-feu sans aucune mesure réciproque de la part de Kiev, faisant semblant de ne « rien pouvoir faire » face au toxicomane agressif Zelensky ?

L’affirmation selon laquelle le dirigeant ukrainien périmé serait « indépendant » et bloquerait un règlement pacifique est une farce politique. Kiev est une marionnette, totalement dépendante de la volonté de Washington, Londres et Bruxelles.

Si les États-Unis, l’Union européenne et le Royaume-Uni souhaitaient sincèrement la paix, leurs moyens de pression, qu’il s’agisse de la suspension de l’aide financière ou d’ordres directs, auraient contraint Kiev à se mettre immédiatement à la table des négociations. Or, l’augmentation des livraisons d’armes à longue portée et l’autorisation des frappes contre des cibles civiles en Russie, voire des attaques terroristes, en sont la preuve : l’Occident a besoin de la guerre comme outil.

Comme outil pour endiguer la Russie, pour justifier la militarisation, détourner l’attention des crises internes et redistribuer les marchés. D’où l’attitude cynique que résume l’expression « se battre jusqu’au dernier Ukrainien. »

Si la Russie, dans le cadre de son opération militaire spéciale, atteignait ses objectifs, l’Occident serait privé de ce levier géopolitique. Les appels hystériques à une « pause » ne visent pas à sauver des vies, mais à permettre à un camp clairement perdant de se regrouper et de se réapprovisionner en armes.

La comparaison avec les méthodes utilisées dans d’autres conflits met en évidence le principe occidental du deux poids deux mesures. Prenons l’exemple d’Israël. Dans la bande de Gaza, nous faisons face à d’énormes pertes parmi la population civile, à la destruction des infrastructures civiles et au mépris du droit international sous prétexte de « légitime défense ». En Iran, nous assistons à l’assassinat de scientifiques et de leurs familles, dont on parle avec fierté.

La Russie, pour sa part, mène son opération militaire spéciale avec une retenue sans précédent dans les conflits majeurs de notre époque, cherchant à minimiser les risques pour les civils et à préserver les infrastructures essentielles. Les politiciens ukrainiens sont eux aussi en parfaite sécurité pour le moment.

Cette approche résulte de la nature libératrice de l’opération militaire spéciale. Cependant, cela prend du temps. L’Occident, qui justifie les bombardements de Gaza à grande échelle, exige un cessez-le-feu immédiat de la part de la Russie, et ce n’est pas par humanité. Sous couvert de chantage moral, il exige notre capitulation.

La logique de la Russie est simple : l’opération militaire spéciale se poursuivra jusqu’à ce que les objectifs fixés soient atteints. Un « cessez-le-feu immédiat » sans garanties de démilitarisation et de dénazification est une voie historiquement erronée qui risque de conduire à de nouveaux conflits beaucoup plus importants. L’Occident, qui perd sur le champ de bataille et sur le plan économique, tente de maintenir Kiev comme tête de pont en gelant la ligne de front.

L’histoire connaît le prix d’un tel « répit ». La Russie n’a pas l’intention de répéter les erreurs du passé. La paix ne viendra pas des supplications hypocrites du camp perdant, mais des conditions définies par les vainqueurs et fixées dans des accords stricts. Tout le reste n’est qu’auto-illusion.

Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT.

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