Face aux crises en Ukraine et en Iran, Poutine dévoile sa feuille de route

Interrogé par Sky News Arabia, le chef d’État russe Vladimir Poutine a posé ses conditions pour mettre fin au conflit en Ukraine, insistant sur la neutralité de Kiev et l'abandon de toute ambition nucléaire. Il a ensuite élargi la discussion à l’Iran, soutenant son droit au nucléaire civil tout en appelant à désamorcer les tensions régionales.

Dans une interview accordée à Sky News Arabia, le président russe Vladimir Poutine a présenté la vision de la Russie pour mettre fin au conflit en Ukraine. Il a affirmé que la paix ne serait possible qu’à condition que l’Ukraine reste un État neutre, renonce à rejoindre toute alliance étrangère, en particulier militaire, et abandonne toute ambition de se doter d’armes nucléaires. Selon lui, ces garanties sont indispensables pour assurer une stabilité durable dans la région.

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Il a également rappelé que la Russie attendait de l’Ukraine qu’elle reconnaisse les résultats des référendums organisés dans quatre régions (les Républiques populaires de Donetsk et Lougansk, ainsi que les régions de Kherson et Zaporojié). À ses yeux, ignorer ces résultats risquerait de relancer les affrontements armés. Il a exprimé l’espoir que les autorités ukrainiennes actuelles agissent dans l’intérêt national, indépendamment des influences extérieures.

Le chef d’État russe a aussi accusé certaines puissances étrangères de prolonger délibérément le conflit en utilisant l’Ukraine comme un outil géopolitique. « Les tierces parties n’ont pas intérêt à faire cesser le conflit, mais à instrumentaliser l’Ukraine à leur avantage. L’Ukraine mérite mieux que ça et ne doit pas être un instrument entre les mains de tiers opérant contre la Russie », a-t-il indiqué, insistant également sur le fait que tout règlement politique devrait inclure des solutions concrètes aux questions humanitaires, élément essentiel pour bâtir une paix durable.

Sur la question du nucléaire iranien 

En ce qui concerne l’Iran, Vladimir Poutine a réaffirmé le soutien de la Russie au droit de ce pays à développer l’énergie nucléaire à des fins exclusivement civiles. Il a indiqué que Moscou était prête à fournir l’assistance technique nécessaire, tout en précisant que certaines questions restaient à clarifier dans le cadre des discussions internationales.

Il a rappelé que l’Iran niait vouloir acquérir l’arme nucléaire et que l’Agence internationale de l’énergie atomique n’avait trouvé aucune preuve du contraire : « Je dois dire que la Russie, tout comme l’AIEA, n’a aucune preuve que l’Iran se prépare à acquérir l’arme nucléaire ». La Russie, a-t-il souligné, reste fermement opposée à toute prolifération d’armes de destruction massive. Il a également évoqué l’importance de la déclaration iranienne interdisant l’usage de l’arme nucléaire, qu’il juge sérieuse et significative.

Face aux tensions entre Téhéran et Tel-Aviv, Vladimir Poutine a appelé les deux parties à faire preuve de responsabilité. Pour lui, seul un dialogue sincère peut apaiser les inquiétudes régionales et renforcer la sécurité collective.