Travaillistes britanniques : la droite accusée de favoriser l’immigration massive

Le 12 mai 2025, Keir Starmer accuse la droite britannique d’avoir encouragé l’immigration massive et annonce des mesures radicales pour la réduire. Ce virage travailliste, visant à contrer l’extrême droite, durcit les visas et renforce les frontières. Il suscite des critiques à gauche, qui reprochent un abandon des valeurs progressistes.
Le 12 mai 2025, le Premier ministre britannique Keir Starmer, leader du Parti travailliste, a prononcé un discours choc à Londres, accusant la droite conservatrice d’avoir orchestré une « trahison » en favorisant une immigration de masse pendant des décennies.
« Cette trahison prend fin aujourd’hui », a-t-il martelé, dévoilant une feuille de route aux « mesures radicales » pour réduire l’immigration nette, alors que l’extrême droite gagne du terrain dans les sondages. Cette sortie marque un virage inattendu pour les travaillistes, traditionnellement perçus comme plus ouverts sur ce dossier.
Une droite qui a privilégié l'immigration pour les bas salaires
Keir Starmer a pointé du doigt les gouvernements conservateurs, notamment sous David Cameron et Boris Johnson, accusés d’avoir « laissé les vannes ouvertes » pour répondre aux besoins économiques sans contrôler les flux. « Les Britanniques veulent une nation qui avance ensemble, pas une île d’étrangers », a-t-il déclaré, reprenant des thèmes chers au Brexit. Les chiffres appuient son propos : l’immigration nette a atteint 764 000 personnes en 2022, un record, contre 184 000 en 2019, selon l’Office for National Statistics.
Les conservateurs, au pouvoir de 2010 à 2024, auraient privilégié une main-d’œuvre étrangère peu coûteuse, notamment dans la santé et la construction, au détriment de la cohésion sociale. La nouvelle politique travailliste inclut un durcissement des critères de citoyenneté, une réduction des visas de travail (passés de 277 000 à 350 000 entre 2021 et 2023), et un renforcement des contrôles aux frontières, avec un investissement de 500 millions de livres dans la Border Force.
Keir Starmer promet aussi une réforme du système de points pour l’immigration qualifiée, exigeant des salaires minimaux plus élevés pour les employeurs recrutant à l’étranger. Ces mesures visent à contrer la montée de Reform UK, parti d’extrême droite crédité de 15 % des intentions de vote en mai 2025.
Des critiques à gauche dénoncent une « trahison des valeurs de solidarité », tandis que les conservateurs accusent Starmer d’opportunisme. Malgré les tensions, cette stratégie pourrait séduire un électorat inquiet face à la pression migratoire, tout en risquant de diviser le Labour.