Conflit en Ukraine : Vladimir Poutine propose à Kiev de reprendre les négociations le 15 mai à Istanbul

Lors de sa prise de parole à l’issue d’un marathon diplomatique au Kremlin, le président russe Vladimir Poutine a déclaré ce 11 mai avoir proposé à l'Ukraine une « reprise des négociations directes sans aucune condition préalable » dès le 15 mai à Istanbul, « là où les négociations avaient été interrompues ».
« Nous voulons des discussions sérieuses avec l’Ukraine, pour éliminer les raisons profondes du conflit afin de pouvoir parvenir à une paix sur le long terme. Nous voulons une trêve réelle, qui serait observée non seulement par la Russie mais également par l’Ukraine », a déclaré ce 11 mai le président russe Vladimir Poutine lors d’une conférence de presse.
Après avoir évoqué la présence de dirigeants et délégations étrangères à l’occasion des commémorations du Jour de la Victoire – et avoir rappelé que la Russie honorait tous ceux qui ont contribué à la défaite du nazisme – le président russe est revenu sur les différents cessez-le-feu jusqu’alors proposés à la Russie.
« La Russie a, à plusieurs reprises, initié un cessez-le-feu mais celui-ci a été saboté par le régime de Kiev » a-t-il déclaré devant les journalistes, rappelant le cas de la trêve de Pâques, violée « près de 5 000 fois » par la partie ukrainienne, ou encore celui du cessez-le-feu unilatéralement décrété à l’occasion des célébrations de la victoire de la Seconde guerre mondiale en Europe.
« Au cours de ces trois jours que nous avons proposés, les 8, 9 et 10 mai, cinq tentatives d’attaque du territoire de la Fédération de Russie ont été entreprises dans les régions de Belgorod et de Koursk », a dénoncé Vladimir Poutine, qui a rappelé le caractère « sacré » du Jour de la Victoire au regard des lourdes pertes humaines subies lors du conflit contre l’Allemagne hitlérienne. Le président russe a également souligné les multiples attaques de drones recensées durant cette période.
« Notre proposition est sur la table »
Le chef de l’État russe a également rappelé le non-respect par les forces de Kiev du moratoire sur les frappes concernant les attaques visant les infrastructures énergétiques, également le fait que la Russie n’avait « pas interrompu les négociations en 2022 » à Istanbul. « Jamais nous n'avons refusé le dialogue avec l'Ukraine », a-t-il notamment souligné.
« Malgré tout cela », a déclaré le président russe s’adressant à Kiev, « nous vous proposons de commencer sans tarder, dès jeudi prochain, le 15 mai à Istanbul, là où les négociations ont eu lieu plus tôt et là où elles ont été interrompues ».
Vladimir Poutine a ajouté espérer que son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, « confirmera sa volonté de contribuer à la recherche de la paix en Ukraine » après avoir rappelé les prises de position d’Ankara en faveur de négociations.
« Notre proposition, comme ils le disent, est sur la table », a poursuivi Vladimir Poutine, avant de conclure : « La décision appartient désormais aux autorités ukrainiennes et à leurs responsables qui, apparemment guidés par leurs ambitions politiques personnelles et non par les intérêts de leur peuple, veulent poursuivre la guerre contre la Russie par l'intermédiaire des nationalistes ukrainiens ».