9 mai à Moscou : répondant aux critiques de Kallas, Fico dénonce une «politique du nouveau rideau de fer»
© RIA Novosti
Le Premier ministre slovaque Robert Fico a répondu ce 9 mai à de nouvelles critiques adressées plus tôt dans la journée par la haute représentante de l'Union pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Kaja Kallas, en raison de sa présence à Moscou à l’occasion du 9 mai.
« Tout d’abord, je suis à Moscou pour rendre hommage aux plus de 60 000 soldats de l’Armée rouge qui sont morts lors de la libération de la Slovaquie. Je ne comprends pas ce que ces braves gens ont en commun avec la situation internationale actuelle ».
Dans un message publié sur sa page Facebook, Robert Fico a répondu au chef de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, qui avait fustigé plus tôt dans la journée la trentaine de dirigeants mondiaux présents à Moscou, « se tenant côte à côte » avec le président russe Vladimir Poutine.
« Tous ceux qui soutiennent la liberté, l'indépendance et toutes les valeurs européennes devraient aujourd'hui, en cette Journée européenne, être en Ukraine plutôt qu'à Moscou » avait-elle déclaré aux journalistes, puis Lvov où elle était en visite avec plusieurs délégations européennes.
« Vous êtes du mauvais côté de l’Histoire » avait ajouté cette ex-Première ministre estonienne. Un déplacement dans l’Ouest ukrainien au cours de laquelle Kallas aurait approuvé la création d’un « tribunal spécial pour le crime d'agression contre l'Ukraine », a annoncé le ministère ukrainien des Affaires étrangères.
« Vous n’avez pas le droit de critiquer un Premier ministre souverain d’un pays souverain »
« Deuxièmement, en tant que haut fonctionnaire de la Commission européenne, vous n’avez pas le droit de critiquer un Premier ministre souverain d’un pays souverain qui adopte une approche constructive à l’égard de l’ensemble de l’agenda européen » a pour sa part ajouté Fico.
« Troisièmement, je ne suis pas d’accord avec la politique du nouveau rideau de fer sur laquelle vous travaillez si intensément » a-t-il poursuivi, avant de conclure : « Quatrièmement, comment la diplomatie et la politique étrangère peuvent-elles être menées si les hommes politiques ne sont pas autorisés à se rencontrer et à avoir un dialogue normal sur des questions sur lesquelles ils ont des opinions différentes ? »
« Personne ne peut me dicter où je peux ou ne peux pas voyager » avait déjà rétorqué mi-avril le Premier ministre slovaque, après l’avertissement adressé par Kallas à l’encontre des dirigeants européens qui se rendrait à Moscou « aux défilés ou aux célébrations » du 9 mai à Moscou.
Réaffirmant son intention de se rendre dans la capitale russe, Fico avait alors fustigé « l’avertissement et la menace » de la haute fonctionnaire européenne.
