Turquie : Erdogan entame un troisième mandat et appelle à l'apaisement

- Avec AFP

Turquie : cérémonie d'investiture d’Erdogan
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Recep Tayyip Erdogan, élu président turc pour un troisième mandat, a prêté serment en tant que président lors d'une cérémonie d'inauguration à Ankara.

Turquie : cérémonie d'investiture d’Erdogan

Recep Tayyip Erdogan, reconduit pour cinq ans à la tête de la Turquie, a entamé le 3 juin son troisième mandat de président en appelant son pays divisé «à faire la paix». Le chef de l'Etat, 69 ans, dont 20 au pouvoir, réélu le 28 mai avec 52% des suffrages à l'issue d'une rude campagne et de deux tours de scrutin, a prêté serment devant le Parlement sous les applaudissements de son camp, qui détient la majorité des 600 sièges avec ses alliés nationalistes.

Dans la soirée, après le dîner de gala en présence de près de 80 chefs d'Etat et de gouvernement étrangers, le président turc a annoncé la formation de son nouveau cabinet, profondément remanié notamment à la Défense, aux Affaires étrangères et à l'Economie. Ce nouveau gouvernement se réunira le 6 juin pour la première fois, avait-il annoncé précédemment.

C'est un chef d'Etat conciliant comme jamais qui, depuis son gigantesque palais présidentiel sur une colline excentrée d'Ankara, a appelé ses opposants à «trouver une façon de faire la paix». «Mettons de côté les ressentiments et la colère de cette période électorale».

«Nous attendons de l'opposition qu'elle agisse avec le sens des responsabilités pour le bien-être et la démocratie de la Turquie», a-t-il enchaîné, avant de demander «aux partis» mais aussi «aux journalistes, aux écrivains, à la société civile, aux artistes (de se) réconcilier avec la volonté nationale». Les détracteurs de Recep Tayyip Erdogan soulignent que des milliers de représentants de toutes ces catégories se trouvent derrière les barreaux.

Les députés de l'opposition sont restés assis quand l'assemblée s'est levée après le serment et l'allocution du chef de l'Etat, qui a promis, entre autres, «d'assumer son devoir avec impartialité».

Sous une pluie diluvienne – présage en Turquie d'abondance –, Erdogan s'est rendu du Parlement au mausolée d'Atatürk d'où il a brièvement salué «une nouvelle ère», s'engageant  à ramener les victimes du séisme chez elles dès que possible». Au moins 50 000 personnes sont mortes dans la catastrophe du 6 février qui a laissé des millions de personnes sans domicile dans le sud du pays, dont trois millions sont déplacées.

Pachinian au côté des alliés de la Turquie, dont Aliev

le président turc a ensuite regagné le fastueux palais présidentiel qu'il a fait construire, où l'attendaient, a-t-il précisé, «78 chefs d'Etat et de gouvernement étrangers» ainsi que Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'OTAN, installé au premier rang. Ce dernier devait tenter une nouvelle fois de lever le veto turc à l'entrée de la Suède dans l'Alliance atlantique, barrée depuis 13 mois, si possible avant un sommet de l'organisation à Vilnius en juillet. Malgré une Constitution amendée et une nouvelle loi contre le terrorisme, Ankara reproche toujours à la Suède d'abriter des réfugiés kurdes qu'elle qualifie de «terroristes».

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian avait pris place au côté des alliés traditionnels de la Turquie, comme le président d'Azerbaïdjan Ilham Aliev, les Premiers ministres de Hongrie, Viktor Orban, et du Qatar, Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, qui furent parmi les premiers à le féliciter pour sa réélection.

L'Arménie et la Turquie n'ont jamais officiellement établi de relations diplomatiques et leur frontière commune est fermée depuis les années 1990, mais un rapprochement est amorcé depuis début 2022, en dépit du soutien affiché d'Ankara à Bakou sur la question du Haut-Karabagh qui oppose Erevan à l'Azerbaïdjan.

Également notables, la présence du chef de l'Etat vénézuélien Nicolas Maduro et celle de nombreux chefs d'Etat africains – Congo, Rwanda, Somalie, Afrique du Sud, Algérie –, témoignant de la diplomatie active d'Ankara sur le continent.

A tous, il a promis «davantage d'initiatives pour apporter une solution aux crises globales»: depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, Ankara a réussi à maintenir des relations avec les deux capitales – sans sanctionner Moscou – et propose régulièrement sa médiation.

Une inflation à plus de 40%

Après le dîner de gala, Erdogan s'est rendu au palais présidentiel de Çankaya, qu'occupait Mustafa Kemal, pour annoncer la composition de son nouveau gouvernement.

Comme attendu, c'est un expert reconnu, Mehmet Simsek, ancien ministre des Finances (2009-2015) puis vice-Premier ministre chargé de l'Economie (jusqu'en 2018) qui reprend les rênes de l'Economie, l'une des priorités pour le pays.

Le nom de Mehmet Simsek, 56 ans, circulait avec insistance : ancien économiste à la banque américaine Merrill Lynch, il sera chargé de rétablir un peu d'orthodoxie dans la politique financière du pays afin de ramener la confiance des investisseurs.

Outre une inflation à plus de 40% – et même 73% sur l'année 2022 –, la monnaie nationale est en chute libre à plus de 20,95 livres turques pour un dollar le 3 juin, en dépit des milliards de dollars engloutis durant la campagne pour en retarder le naufrage.

Les principaux ministères régaliens sont également renouvelés : ainsi, Hakan Fidan, ancien chef du MIT, le service de renseignement turc, prend la tête des Affaires étrangères en remplacement de Mevlut Cavusoglu. A la Défense, Yasar Güler, chef d'état-major des Armées, succède à Hulusi Akar, ancien chef d'état-major qui occupait ce ministère depuis juillet 2018. Hulusi Akar était considéré comme l'artisan de la résistance au putsch raté de juillet 2016. Seuls deux ministres, en charge de la Santé et de la Culture, sont maintenus à leur poste.

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