France : près d’une cigarette fumée sur deux serait issue du marché noir

Près de la moitié des cigarettes fumées dans l’Hexagone seraient achetées en dehors des bureaux de tabac, d’après une étude de KPMG commandée par Philipp Morris International. Selon cette même source, ébruitée ce 11juin par Le Figaro, la France conserve de loin sa médaille d’or européenne des consommateurs de cigarettes de contrebande.
24,7 milliards : tel est le nombre de cigarettes qui seraient achetées en France en dehors des bureaux de tabac, selon une étude de KPMG commandée par Philipp Morris International et qu’a pu consulter Le Figaro. Un nombre, en hausse de 13 % en un an, qui représente près de la moitié des 49,9 milliards de cigarettes consommées chaque année dans l’Hexagone. Une consommation qui, quant à elle, reculerait de 1 %.
Des chiffres qui placent la France sur la première marche du podium européen des consommateurs de cigarettes de contrefaçon et de contrebande devançant à la fois de loin la Grèce et les Pays-Bas (avec respectivement 2,5 et 1,9 milliard de cigarettes de contrebande consommées), mais également en pesant « près de la moitié des volumes illégaux de l’Union européenne, soit 18,75 milliards de cigarettes illégales consommées », note cette étude citée par le quotidien français.
« Désormais, le marché parallèle est la norme »
« Les fumeurs adultes n’arrêtent pas de fumer, mais contournent le prix élevé des cigarettes pour préserver leur pouvoir d’achat, en diversifiant leurs canaux d’approvisionnement. Désormais, le marché parallèle est la norme », note Philip Morris France, cité par Le Parisien. D’après la même source, le cigarettier souligne que ce commerce, illégal, se fait au détriment des buralistes « qui ont vu disparaître 10 000 points de vente en 20 ans ».
Les résultats de cette étude fuitent dans la presse quelques jours après une nouvelle hausse du prix du paquet de certaines cigarettes, la troisième depuis le début de l’année. Un produit dont le prix est, à l’instar du carburant, constitué aux deux-tiers de taxes. D’un coût moyen par paquet de 12 euros, celui-ci devrait passer à 13 euros en 2026.
Une approche française de la lutte anti-tabagique, via la pression fiscale, que fustige Philip Morris l’estimant « incomplète » et qui selon l’industriel « ne peut tenir dans le temps ». Selon un article des Échos paru fin juillet 2024, le ministère français des Finances publiques s’attendait à des recettes issues du tabac de 400 millions d’euros en-deçà du montant escompté au titre des « droits de consommation sur les produits du tabac ».
Un manque à gagner qui, toutefois, ne devrait pas remettre en cause une autre médaille d'or de la France : celle de championne des impôts aux sein des pays de l'OCDE.