Irlande du Nord : troisième nuit de violences après une tentative de viol commise par deux Roumains

Des violences contre des immigrés et les forces de l’ordre perdurent depuis le 9 juin dans la ville de Ballymena, en Irlande du Nord, à la suite d’une agression sexuelle sur une jeune fille par deux adolescents roumains.
Cocktails Molotov contre canons à eaux. Dans la ville irlandaise de Ballymena, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Belfast, des centaines de personnes et les forces de l’ordre s’affrontent depuis trois nuits. Au-delà de cette ville d’un peu plus de 31 000 habitants, des incidents ont également été rapportés dans le nord de la capitale irlandaise ainsi que dans deux villes à proximité : Carrickfergus et Newtownabbey.
Tout a débuté le 9 juin au soir, après un rassemblement de soutien à une jeune fille victime d’une tentative de viol, ainsi qu’à sa famille. Dans la foulée, des hommes montent des barricades et s’en prennent à des habitations dans des zones où vivent des immigrés roumains ainsi qu’aux forces de l’ordre qui avaient été déployées.
Si la police n’a pas communiqué sur l’origine des deux adolescents de 14 ans inculpés dans cette « tentative de viol oral sur une femme », survenue le 7 juin au soir dans le quartier de Clonavon Terrace, l’information dans la presse selon laquelle les deux agresseurs présumés se sont exprimés via un interprète roumain lors de leur comparution aurait mis le feu aux poudres.
Du « racisme pur et simple, il n’y a pas d’autre terme » a fustigé le 11 juin, après la deuxième nuit de violences, la Première ministre de l’Irlande du Nord, Michelle O’Neill. Le Premier ministre du Royaume-Unis, Keir Starmer, a pour sa part condamné des violences « insensées ».
« Juste une étincelle »
« Au cours d'une deuxième nuit d'émeutes et de troubles, principalement dans le quartier de Clonavon Terrace à Ballymena, les policiers ont été la cible d'attaques soutenues pendant plusieurs heures, avec de multiples cocktails Molotov, des briques et des feux d'artifice », avait déclaré le même jour la police. Selon cette dernière, 33 policiers ont été blessés au cours des deux premières nuits de violences.
Le Belfast Telegraph a rapporté que des habitants philippins ont affiché leur drapeau national, ainsi que l’Union Jack, sur leurs portes, en vue d’échapper aux violences.
Cette tentative de viol était « juste une étincelle », a déclaré à l’AFP Mark, un habitant de Ballymena de 24 ans. « Les étrangers ici ne sont pas respectueux des gens du coin, ils viennent ici sans s'intégrer », a-t-il poursuivi.
Cet embrasement de colère survient près d’un an après l’attaque au couteau de Southport, dans le nord-ouest Angleterre, dans laquelle trois fillettes âgées de 6 à 9 ans participant à un cours de danse avaient été assassinées.
Une attaque meurtrière, perpétrée par un adolescent d’origine rwandaise et qui, selon ses anciens camarades de classe, vouait une obsession pour Adolf Hitler et Gengis Khan, avait déclenché des émeutes à travers le Royaume-Uni au cours desquelles 1 100 personnes avaient été arrêtées et 200 condamnées.