Pour Mélenchon : Trump est le catalyseur d’une «révolution sociale» aux États-Unis

En visite à New York, Jean-Luc Mélenchon prédit une «révolution sociale» aux États-Unis, provoquée par la politique de droits de douane de Donald Trump. Il voit dans cette crise une opportunité pour une gauche américaine en quête de renouveau.

Lors d’une conférence à l’université publique de New York le 21 avril, Jean-Luc Mélenchon, fondateur de La France insoumise (LFI), a livré une analyse audacieuse de l’impact potentiel de Donald Trump sur la société américaine. En tournée aux États-Unis pour promouvoir la traduction de son ouvrage « Faites mieux ! Vers la révolution citoyenne », l’ancien candidat à la présidentielle française a estimé que les politiques économiques de Trump, notamment ses droits de douane, pourraient déclencher une « révolution sociale » outre-Atlantique.

Jean-Luc Mélenchon prédit une crise de la consommation aux Etats-Unis

 « Quand les Américains vont se rendre compte que tous leurs prix vont augmenter et qu’il ne suffit pas de mettre des droits de douane à l’aveuglette pour reconstituer une industrie et une agriculture, ça va chauffer », a déclaré Jean-Luc Mélenchon dans un entretien à l’AFP. Selon lui, cette hausse des prix, conséquence d’une guerre commerciale, pourrait exacerber les tensions sociales et réveiller une gauche américaine « sidérée », à la croisée des chemins entre « renaître ou disparaître ». Il dénonce par ailleurs l’échec du Parti démocrate, qu’il juge vidé de substance politique, réduit à une « insignifiance absolue ».

Jean-Luc Mélenchon s’appuie sur des signaux encourageants au sein de la gauche radicale américaine. Il cite l’élan populaire autour de figures comme Bernie Sanders, 83 ans, et Alexandria Ocasio-Cortez qu’il a rencontrée lors de son séjour aux États-Unis, dont les meetings « anti-oligarchie » attirent des milliers de personnes. « Que des milliers de gens écoutent un homme expliquer que la lutte oppose le peuple à l’oligarchie, c’est un phénomène qui dépasse sa personne », analyse-t-il, voyant dans ces mobilisations le signe d’un tournant politique.

Cependant, l’ancien candidat à la présidentielle reste prudent. Si Donald Trump pourrait, par ses politiques, offrir une opportunité à la gauche de se réinventer, il n’exclut pas le scénario d’une disparition durable d’une gauche progressiste aux États-Unis, à l’image de l’Italie, où elle s’est effondrée. « Tout un cycle politique est fini », affirme-t-il, soulignant la nécessité pour la gauche de se radicaliser pour répondre aux défis posés par l’administration Trump.

Les répercussions de ces politiques ne se limiteront pas aux États-Unis, selon l’homme politique français. En France, la « bataille des droits de douane » risque d’« importer de l’inflation », aggravant la crise sociale. « Les Français vont entrer dans une période plus difficile », prévient-il, présentant LFI comme la force capable de répondre à ces défis. Cette rhétorique s’inscrit dans la stratégie de Jean-Luc Mélenchon de lier les luttes sociales internationales, tout en renforçant son positionnement comme leader d’une gauche radicale en France.