Paris meurt-il ?

Paris meurt-il ?
Paris meurt-il ? (Image d'illustration générée par l'intelligence artificielle)
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Une tendance sur les réseaux sociaux consiste à comparer certains lieux mythiques de Paris avant et depuis que Anne Hidalgo est maire. La dégradation de la capitale est visible mais elle est loin de ne toucher que l’urbanisme, et ses mécanismes sont loin de ne toucher que Paris. Toute la France est concernée, estime l’analyste Alexandre Regnaud.

Une photo de la Place de la Contrescarpe prise en 2015, des arbustes, des arbres verdoyants, une fontaine au milieu et les grilles vertes typiques des images de carte postale de la capitale. Oui, mais ça, c’était avant ! Une autre photo, prise aujourd’hui, montre la place comme un lieu minéral, sans végétation et jonchée de détritus. La comparaison a fait le tour des réseaux sociaux, comme celles du Champ de Mars, de la rue de Rivoli, et de tant d’autres. Les internautes raillent aussi la soi-disant « forêt urbaine » du parvis de l’Hôtel de ville avant même son inauguration : quelques arbres aux essences mal choisies, coincés dans des bacs de pierre sous-dimensionnés. On ne pourrait y voir que des anecdotes d’amoureux conservateurs et aigris d’un Paris de carte postale. Mais derrière ce massacre esthétique, se cache en réalité toute une vision politique et économique, qui, loin de ne toucher que la capitale, saccage toute la France.

Cette vision politique est une escroquerie sous prétexte d’écologie, « l’escrologie ». En gros, détruire la nature au nom de l’environnement, en gaspillant massivement de l’argent public au passage. En ville, cela consiste à penser que l’on peut faire rentrer la nature « sauvage » dans un environnement urbain. Soit une incohérence de principe, la nature qui nous entoure étant déjà entièrement façonnée de main d’homme depuis des millénaires. Il en va de même en ville, elle a besoin de soins pour exister, pas d’être laissée « libre ». Place de la Contrescarpe, ils ont commencé par enlever les grilles qui protégeaient la végétation, vues comme une oppression humaine sur l’environnement. Résultat, les nombreux passants de ce lieu très festif ont abimé les végétaux par leurs déambulations, qui ont fini par mourir. Hors des villes, cela donne les éoliennes, énergétiquement ineptes, et qui non seulement défigurent le paysage rural, mais tuent aussi massivement des espèces d’oiseau protégées, comme deux tribunaux français l’ont enfin reconnu ces 7 et 9 avril. Or ces politiques ne sont pas catastrophiques que pour l’environnement, elles sont aussi néfastes pour l’économie.

Paris toujours, à quelques centaines de mètres de la Place de la Contrescarpe, le boulevard Saint-Michel et la Sorbonne. En 20 ans, les librairies ont fait place aux magasins de vêtements bas de gamme, puis aux solderies, puis à une interminable enfilade de pas de porte à céder, commerces fermés et abandonnés au cœur d’un des quartiers les plus vivants de Paris. Cela rappellera bien sûr les centres villes de n’importe quelle bourgade française d’aujourd’hui, où les rues commerçantes se sont réduites comme peau de chagrin. À Paris, la cause est entendue. Il y a environ 2 millions de Parisiens pour 10 millions de Franciliens. En rendant la circulation automobile volontairement cauchemardesque, aggravée maintenant par les ZFE, donnant comme seul recours des transports en commun sales, défaillants, voire dangereux selon les lieux et les heures, les politiques, sous prétexte environnemental, ont chassé les consommateurs de la capitale. Ils sont alors poussés vers les centre-commerciaux de banlieue, au grand bonheur de leursactionnaires et des magasins de chaine, débarrassés du petit commerce indépendant. Des commerces qui ferment, ce sont des rentrées d’argent en moins, et arrive le problème central, celui de la dette.

À Paris encore, la synthèse parfaite des maux de « l’escrologie » est la « forêt urbaine » du parvis de l’Hôtel de ville. Une trentaine d’arbres et quelques arbustes, choisis sans penser qu’il n’y a pas de pleine terre à Paris et un parking souterrain en dessous de la place. La technique dite Miyawaki, utilisée pour répondre à cette incohérence, donne un taux de mortalité des végétaux de 61 à 84 % après 12 ans selon une étude européenne relayée par The Epoch Times.

Coût du projet, pour des arbres qui vont donc survivre difficilement et un lieu hautement artificialisé qui va vite devenir aussi sale et repoussant que les autres, à l’image du massacre de la Place de la République : 6 millions d’euros, sans les coûts de l’entretien à venir du fait de l’inadaptation du site.

Résultat de ce projet, ajouté à toutes les autres inepties, aux dépenses personnelles extravagantes, aux subventions aux associations bidons, aux comités Théodule, etc., bientôt 10 milliards d’euros de dette pour la mairie de Paris, plus 200% en 20 ans.

Toute ressemblance avec le reste du pays n’est évidemment pas fortuite, c’est tout un modèle politique qui est en cause.

Voilà comment en partant d’un simple exemple d’urbanisme, de l’idéologie défaillante qui le sous-tend et des conséquences en cascade qui l’accompagnent, on arrive, en partie, à expliquer la décadence si visible de ce qui fut autrefois un grand pays, phare de la culture et de la beauté. Bien entendu le mono-déterminisme n’existe pas et d’autres (très) nombreuses causes de ce déclin n’ont pas été abordées ici. Mais pensez-y la prochaine fois que vous regarderez un projet d’aménagement urbain dans votre commune, pensez à Paris, la ville lumière devenue ville poubelle, et réagissez en interpelant vos élus, en citoyens concernés et conscients, rien ne leur fait plus peur.

Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT.

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