Ukraine : ballet diplomatique à Paris, Rubio assure vouloir mettre fin à un «bain de sang inutile»

Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio et l’envoyé spécial de Donald Trump Steve Witkoff étaient ce 17 avril à Paris pour y rencontrer le président français Emmanuel Macron. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, une délégation ukrainienne et des conseillers britanniques et allemands étaient également présents.

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« Nous avons déclenché aujourd’hui à Paris un processus qui est positif et auquel les Européens sont associés », s’est félicitée ce 17 avril la présidence française à l’issue d’une série de réunions à l’Élysée, selon des propos rapportés par la presse. Toujours selon la même source, Paris s’est également félicité d’un « excellent échange » qui a « permis de converger » en faveur d'une « paix solide ».

Étaient notamment présents au palace, à l’occasion de ce ballet diplomatique, le Secrétaire d’État américain Marco Rubio ainsi que l’envoyé spécial de Donald Trump Steve Witkoff. « Nous sommes arrivés à Paris avec un but en tête : définir des solutions concrètes pour terminer la guerre entre la Russie et l'Ukraine » et faire cesser « le bain de sang inutile », avait posté sur X Marco Rubio. Ce dernier, qui effectuait son premier déplacement en France depuis sa nomination au poste de Secrétaire d’État, a également annoncé la présence de l'envoyé spécial du président américain pour la Russie et l'Ukraine : Keith Kellogg.

Plus tôt dans la journée, Andriï Ermak, le chef de l’administration présidentielle ukrainienne et proche de Volodymyr Zelensky, avait également annoncé sur les réseaux sociaux son arrivée à Paris. Celui-ci était accompagné de deux ministres : celui des Affaires étrangères Andriï Sybiha et son homologue de la Défense Roustem Oumérov.

Ermak a notamment relaté que la délégation ukrainienne avait eu des entretiens avec le conseiller diplomatique d’Emmanuel Macron, Emmanuel Bonne, le Conseiller à la Sécurité nationale du Royaume-Uni, Jonathan Powell, ainsi que son homologue allemand, Jens Plötner.

Sur des chaînes françaises et américaines, les images de rencontres à l’Élysée ont circulé. Tant sur des plateaux, que dans des titres de la presse écrite, la piste d’une « enguelade » des Européens par les Américains a été évoqué. En effet, comme l’a notamment souligné le quotidien suisse Blick, qui n’exclut pas cette hypothèse, deux sujets fâchent l’administration Trump, à savoir la volonté de Paris d’envoyer des troupes en Ukraine en cas de cessez-le-feu − malgré le non catégorique des Russes à une telle présence de l'OTAN − ainsi que l’annonce par Emmanuel Macron d’une possible reconnaissance par Paris d’un État palestinien.

Zelensky accuse Witkoff d’avoir « adopté la stratégie » russe

D’après un communiqué de l’Élysée rendant compte d’un « entretien suivi d’un déjeuner de travail » entre Emmanuel Macron et les deux Américains en « présence » du chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot et d’Emmanuel Bonne, les discussions ont « principalement porté sur les négociations de paix » en Ukraine. Selon la même source, « d’autres sujets d’actualité » auraient été abordés, dont les droits de douane entre les deux rives de l’Atlantique nord et « la situation au Proche-Orient ».

Toujours ce 17 avril, depuis Kiev, Volodymyr Zelensky a accusé lors d’une conférence de presse l’émissaire américain d’avoir « adopté la stratégie de la partie russe » et de « diffuse[r] consciemment ou inconsciemment des récits russes ».

« Malheureusement, nous constatons que l'Europe se concentre sur la poursuite de la guerre », avait pour sa part regretté plus tôt Dmitri Peskov. Soulignant que les États-Unis « continuent d’œuvrer dans le sens » d’un règlement « avec les Européens et les Ukrainiens », le porte-parole du Kremlin avait déclaré espérer que ces derniers « s’orientent vers la recherche d’une solution pacifique ».

Lors d’une allocution à l’issue de cette journée de tractations, Jean-Noël Barrot a déclaré qu’Américains, Européens et Ukrainiens s’étaient « donné rendez-vous la semaine prochaine à Londres pour poursuivre les échanges ».