Julian Assange ne peut demander asile en France depuis Londres, selon la justice
- Avec AFP
La justice française a rejeté la requête d'une association qui voulait permettre au fondateur de WikiLeaks Julian Assange de demander l'asile en France depuis le Royaume-Uni, où il est écroué en vue d'une possible extradition vers les Etats-Unis.
Le tribunal de Créteil a estimé le 5 septembre que Julian Assange devait être sur le territoire français ou de l'Union européenne pour obtenir l'asile en France. «La circonstance de sa privation de liberté ne permet pas de faire exception à la règle» qui exige «la présence de l'individu requérant sur le territoire national ou de l'Union européenne» pour déposer une demande d’asile en France, a résumé l'ordonnance rendue par le tribunal de Créteil.
Le 9 mars dernier, l'association Robin des Lois avait assigné l’Etat français en justice pour le contraindre à «mettre en place toutes les mesures nécessaires pour permettre à Julian Assange d'enregistrer au guichet unique sa demande d’asile politique» depuis le Royaume-Uni, rappelle l'ordonnance.
L'organisation contestait plusieurs articles de lois en vertu desquels un étranger qui demande l'asile doit le faire depuis le territoire français. Selon la requête, ces articles étaient «contraires» au préambule de la Constitution française et à plusieurs conventions internationales.
Julian Assange est poursuivi aux Etats-Unis pour avoir publié à partir de 2010 plus de 700 000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan. Il encourt à ce titre des dizaines d'années en prison.
Le gouvernement britannique a accepté, en juin 2022, son extradition, mais Julian Assange a fait appel de cette décision. Il a été arrêté et incarcéré en 2019 à la prison de haute sécurité de Belmarsh, près de Londres, après avoir passé sept ans reclus à l'ambassade d'Equateur à Londres pour éviter son extradition vers la Suède dans une enquête pour viol, classée sans suite en 2019.