Drame de Nogent : 80 % des Français veulent sanctionner les parents des mineurs violents

Après le drame survenu à Nogent, 80 % des Français veulent sanctionner les parents des mineurs violents Ce sondage reflète l’inquiétude face à la violence juvénile, dans un contexte de crise de l’autorité et de la santé mentale. Les clivages politiques façonnent les réponses proposées.
Un sondage réalisé les 12 et 13 juin 2025 montre que 80 % des Français souhaitent des sanctions contre les parents de mineurs délinquants, suite au meurtre d’une surveillante de 31 ans par un collégien de 14 ans à Nogent, en Haute-Marne, le 10 juin.
Cette opinion, largement partagée, reflète une inquiétude face à la violence juvénile. À droite, le soutien est massif : 94 % des sympathisants du Rassemblement national et 90 % des Républicains y adhèrent. Au centre, 91 % des électeurs de Renaissance approuvent. À gauche, l’idée divise davantage : 69 % des socialistes, 62 % des insoumis et 57 % des écologistes s’y rallient.
L'État peine à trouver des solutions
Ce plébiscite traduit une demande d’autorité, mais les solutions divergent. Le drame s’est produit lors d’un contrôle des sacs par des gendarmes devant le collège Françoise-Dolto. Il s’inscrit dans un contexte de montée des violences impliquant des mineurs, comme le meurtre d’un adolescent à Paris en janvier dernier pour un téléphone ou les heurts lors des célébrations de la victoire du PSG en Ligue des champions.
Ces incidents alimentent un sentiment d’insécurité et poussent l’opinion à exiger des mesures fermes. Des voix, comme celle de la sénatrice LR Marie-Claire Carrère-Gée, plaident pour une justice des mineurs plus rapide, mêlant sanctions et éducation. Marion Maréchal dénonce, elle, une « faillite de l’État » et réclame des centres fermés pour mineurs.
Des propositions sécuritaires, comme interdire la vente de couteaux aux moins de 18 ans, émergent, mais sont jugées insuffisantes par certains. La crise de la santé mentale des jeunes est aussi pointée du doigt. Les docteurs Gérald Kierzek et Mathieu Bellahsen alertent sur les délais d’attente en psychiatrie infanto-juvénile, parfois de 18 mois, laissant familles et enseignants démunis.
Emmanuel Macron a exprimé son soutien à la communauté éducative, tout en critiquant l’exploitation politique du drame. À droite, on propose de couper les allocations familiales, tandis qu’à gauche, on insiste sur la prévention. Ce drame révèle les fractures sociales et l’urgence d’une réponse globale.