Sergueï Lavrov qualifie le plan de victoire de Zelensky de «schizophrénique»
Lors de la conférence sur la sécurité eurasiatique à Minsk, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a dénoncé la stratégie de Volodymyr Zelensky, accusant l’Occident de soutenir un plan qu'il juge sans issue face à la Russie.
Lors de la conférence de Minsk sur la sécurité eurasiatique ce 31 octobre, le ministre russe des Affaires étrangères a fustigé le «plan de victoire» récemment présenté par le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky. Sergueï Lavrov a qualifié ce plan de «schizophrénique» et de dangereux, affirmant qu'il ne rapprochait ni l’Ukraine ni l’Europe d’une résolution pacifique. Il accuse l’Occident de fermer les yeux sur les provocations ukrainiennes et sur ce qu'il considère comme des violations des droits des populations russophones en Ukraine.
Dans ses remarques, le chef de la diplomatie russe a rappelé que la Charte des Nations Unies protégeait les droits humains indépendamment de la langue, de la race ou de la religion. Cependant, selon lui, le gouvernement ukrainien, avec le soutien de ses alliés occidentaux, adopte depuis 2014 des lois visant à restreindre la langue russe, en plus de s'attaquer à l'Église orthodoxe ukrainienne canonique. «Cette indifférence de l'Occident, face à une flagrante violation de la charte de l'ONU, alimente l’illusion de Kiev qu’une solution militaire à ce conflit est possible» a déclaré Lavrov, faisant référence au récent plan de paix proposé par Volodymyr Zelensky.
Un plan «irréaliste» et «dangereux»
Présenté mi-octobre, le plan de Zelensky propose plusieurs mesures controversées, dont la levée des restrictions sur l'utilisation de missiles occidentaux à longue portée pour frapper le territoire russe. L’Ukraine aurait même formulé une demande de missiles Tomahawk de fabrication américaine, un élément qui a rapidement suscité la réprobation de Washington. Selon Sergueï Lavrov, «cette demande a semé la consternation aux États-Unis», citant des sources qui rapportent que le gouvernement américain a jugé cette requête «absolument impossible» à satisfaire.
Le chef de la diplomatie russe a également exprimé sa conviction que Washington ne risquerait pas sa sécurité nationale pour soutenir des actions de plus en plus agressives de la part de l’Ukraine. «Je suis convaincu que les États-Unis finiront par taper sur les doigts de Zelensky s’il cherche à les entraîner dans une confrontation directe avec la Russie» a-t-il affirmé.
Le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov a qualifié ce plan de «fantasme», déclarant que l’Ukraine, dans son état actuel, «devrait se rendre compte de la futilité de cette voie pour parvenir à la paix». Selon lui, ce plan serait principalement inspiré par les ambitions de l’Occident de prolonger le conflit pour affaiblir la Russie sans pour autant donner de réelles forces à l’Ukraine.