«Si vous en avez besoin, prenez-les» : Orban propose de laisser passer les migrants vers l'ouest
Face à l'augmentation du nombre de migrants dans son pays, le Premier ministre Viktor Orban a annoncé que la Hongrie était prête à ouvrir un corridor permettant aux migrants de «marcher jusqu'à l'Autriche, l'Allemagne et la Suède».
Le 5 novembre, lors d'une interview accordée à la station de radio Kossuth Radio, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a proposé d'ouvrir des corridors afin que les migrants puissent traverser son pays en direction des Etats d'Europe de l'Ouest lui reprochant de ne pas les accueillir.
«Si vous en avez besoin, prenez-les», a-t-il lancé à l'attention de ces pays, avant d'affirmer que les variants du coronavirus étaient amenés par les migrants, comme l'indique l'agence de presse allemande DPA.
C'est au peuple hongrois de décider qui doit être autorisé à entrer dans le pays et avec qui il veut vivre
Lors de cette interview, Viktor Orban a également annoncé que la Hongrie était prête à ouvrir un corridor permettant aux migrants de «marcher jusqu'à l'Autriche, l'Allemagne et la Suède», mais a refusé de laisser Bruxelles imposer son point de vue à son pays, selon le site d'information hongrois Hungary Today. «C'est au peuple hongrois de décider qui doit être autorisé à entrer dans le pays et avec qui il veut vivre», a-t-il ajouté, précisant que la pression migratoire pesant sur la Hongrie avait été multipliée par trois ou quatre en un an.
La politique migratoire hongroise critiquée par l'UE
A la tête du gouvernement hongrois depuis 2010, Viktor Orban a rendu pratiquement impossible à quiconque de demander l'asile dans son pays membre de l'UE, selon DPA. En 2015, il a fait ériger une clôture métallique le long de la frontière que la Hongrie partage avec la Serbie. Selon l'UE, la politique d'asile de la Hongrie viole le droit européen et international. Plusieurs procédures d'infraction ont par conséquent été engagées contre ce pays d'Europe centrale.
La proposition de Viktor d'Orban intervient alors que des migrants continuent d'entrer dans l'Union européenne (UE), via la Biélorussie. Un afflux que le président Alexandre Loukachenko est accusé d'orchestrer. En réponse aux sanctions européennes à l'encontre de la Biélorussie, Alexandre Loukachenko avait déclaré au printemps dernier qu'il n'arrêterait plus les migrants se dirigeant vers l'UE. Face à cette situation, la Pologne, la Lituanie et la Lettonie renforcent quant à elles leurs frontières extérieures avec la Biélorussie.
Début octobre, 12 Etats de l'UE, dont l'Autriche, la Grèce, la Pologne et la Hongrie avaient demandé à Bruxelles de financer la construction de barrières à leurs frontières pour empêcher les arrivées de migrants.