Escalade de violences au Proche-Orient : Israël et le Hamas approuvent un cessez-le-feu à Gaza
Selon le ministère de la Santé de Gaza, au moins 227 Palestiniens, dont 64 enfants, ont été tués dans les frappes israéliennes sur la bande de Gaza. Douze israéliens ont également trouvé la mort après des tirs de roquettes.
Au terme d'intenses tractations diplomatiques, appuyées par une médiation égyptienne, le gouvernement israélien et le mouvement palestinien du Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, ont annoncé un cessez-le-feu.
Le président américain Joe Biden a appelé son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, pour la première fois depuis son entrée à la Maison Blanche, afin de discuter des modalités d'une désescalade du conflit entre Israël et le Hamas palestinien.
Les deux chefs d'Etat «ont échangé leurs points de vue sur les façons d'arrêter la violence et l'escalade dans les Territoires palestiniens», selon un communiqué de la présidence égyptienne.
Les Etats-Unis ont confirmé cet appel qui intervient au moment où Le Caire cherche, par sa médiation, à négocier un cessez-le-feu entre le Hamas et Israël qui se combattent militairement depuis le 10 mai.
Le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad Al-Maliki, et l'ambassadeur israélien aux Etats-Unis, Gilad Erdan, ont accusé la communauté de l'autre de «génocide» à l'encontre de leur peuple, lors d'un débat à l'Assemblée générale de l'ONU sur le conflit israélo-palestinien.
«Dans le débat d’aujourd’hui, nous ne voyons pas une défense des objectifs fixés pour l’ONU, mais plutôt une indifférence à la charte du Hamas, qui, comme les nazis, est engagé dans le génocide du peuple juif», a déclaré le diplomate israélien.
«Comment certains peuvent-ils se précipiter pour faire des déclarations condamnant le meurtre d'un Palestinien à un moment où le monde entier reste silencieux et ferme les yeux sur le génocide de familles palestiniennes entières?», s'était au préalable interrogé le ministre palestinien.
Cinq Palestiniens ont été tués dans des frappes israéliennes menées dans la bande de Gaza, portant à 232 le nombre total de Palestiniens morts dans cette enclave depuis le début du conflit le 10 mai, selon le ministère de la Santé local.
Les tractations diplomatiques s'intensifiaient en fin de journée en vue de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans ce territoire, sur fond d'une recrudescence des combats.
La poursuite des tirs israéliens et palestiniens est «inacceptable», a affirmé devant l'Assemblée générale de l'ONU son secrétaire général, Antonio Guterres, en estimant que «les affrontements devaient cesser immédiatement».
«Je suis profondément choqué par les bombardements aériens et d'artillerie continus par les Forces de défense israéliennes à Gaza», a-t-il déclaré, donnant un bilan d'au moins 208 Palestiniens tués, dont 60 enfants.
«La poursuite des tirs aveugles de roquettes par le Hamas et d'autres groupes militants vers des centres de population en Israël [...] est également inacceptable», a-t-il ajouté, notant qu'ils avaient fait «au moins 12 morts incluant deux enfants».
La chancelière allemande Angela Merkel et le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, ont dit soutenir, lors d'un entretien téléphonique, les efforts pour un «cessez-le-feu rapide» dans les affrontements au Proche-Orient.
«La chancelière Merkel et le président Abbas ont convenu que les initiatives en faveur d'un cessez-le-feu rapide devaient continuer à être soutenues. La chancelière a souligné le droit d'Israël à se défendre face aux attaques de roquettes depuis la bande de Gaza», a expliqué dans un communiqué le porte-parole de la chancelière, Steffen Seibert.
La Russie a promulgué un décret dans lequel Vladimir Poutine charge le ministère des Affaires étrangères et les service de renseignements extérieurs de la fédération de Russie de préparer un plan d'action afin d'évacuer les citoyens russes piégés par les combats entre Israéliens et Palestiniens.
La décision a été prise en raison de la «forte détérioration de la situation à Gaza», d'après le président russe.
L'OMS en Méditerranée orientale estime que sept millions de dollars seraient nécessaires sur six mois afin de réponde à la crise sanitaire en Cisjordanie et dans la bande de Gaza après les bombardements israéliens.
Le bureau régional a lancé un «appel d'urgence» dans lequel il estime que «pour une réponse d'urgence complète», sept millions de dollars sur six mois seraient nécessaires afin de financer notamment l'envoi de fournitures médicales essentielles dans les territoires palestiniens.
La chancelière allemande, Angela Merkel, s'est déclarée favorable à des «contacts indirects» avec le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza. Selon elle, c'est une condition nécessaire afin d'aboutir à un cessez-le-feu avec Israël.
«Vous ne pouvez pas toujours le faire directement, mais bien sûr le Hamas doit être impliqué d'une manière ou d'une autre car sans le Hamas, il n'y a pas de cessez-le-feu», a-t-elle fait valoir durant une prise de parole lors d'un forum.
Auteur: RT FranceUne session extraordinaire du Conseil des droits de l'homme des Nations unies se tiendra le 27 mai, a fait savoir l'ONU dans un communiqué.
Tirs de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes contre jets de projectiles. L'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est a été de nouveau le théâtre d'affrontements entre Palestiniens et policiers israéliens le 10 mai alors que les tensions sont fortes depuis plusieurs jours. Des centaines de blessés sont à déplorer.
مواجهات عنيفة جداً بين قوات الاحتلال والشبان في المسجد الأقصى هذه الأثناء.. قوات الاحتلال تستخدم كل وسائل القوة تجاه المعتكفين pic.twitter.com/cPHKiMtNrF
— AlQastal القسطل (@AlQastalps) May 10, 2021
Des heurts ont eu lieu dans d'autres quartiers de la ville. Ces violences surviennent au moment de la célébration selon le calendrier hébraïque de la «Journée de Jérusalem» qui marque la conquête de la partie orientale de la ville par Israël en 1967.
Des «centaines de blessés» selon le Croissant-Rouge palestinien
D'après le Croissant-Rouge palestinien, plus de 520 Palestiniens blessés ont été recensés dans les heurts survenus sur l'esplanade.
Selon un communiqué de la police israélienne, les forces de l'ordre tentent actuellement de «repousser les émeutiers» sur l'esplanade des Mosquées mais également «dans le quartier de la vieille ville» de Jérusalem. «Nous ne laisserons pas des extrémistes menacer la sécurité du public», a-t-elle ajouté.
Le 9 mai 2021, Jérusalem avait déjà connu une nouvelle nuit d'affrontements violents entre les forces de l’ordre israéliennes et les Palestiniens dénonçant les expulsions prévues de familles du quartier de Cheikh Jarrah. La police a fait usage de canons à eau pour disperser les manifestants. Certains d’entre eux ont été interpellés.
Les manifestations se suivent en effet depuis plusieurs jours. Plus de 200 personnes avaient dernièrement été blessées le 7 mai dans des affrontements sur l'esplanade des Mosquées. Dans la nuit suivant les premiers affrontements, le quartette pour le Proche-Orient (Russie, Etats-Unis, ONU et Union européenne) avait fait savoir sa «profonde préoccupation» et appelé Israël à la «retenue».
Une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU est prévue le 10 mai, à la demande de la Tunisie, pour faire le point sur la situation à Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé illégalement par Israël depuis plus de 50 ans.