L’ONU adopte une résolution pour un cessez-le-feu à Gaza, malgré l’opposition des États-Unis

L’ONU a adopté une résolution pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza, avec 149 voix pour, mais 12 pays, dont les États-Unis et Israël, s’y opposent. Le texte condamne la famine comme arme de guerre et exige un accès humanitaire. L’isolement américain est manifeste face à un large soutien mondial.
Le 12 juin 2025, l’Assemblée générale des Nations unies, réunie en session spéciale d’urgence à New York, a adopté une résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent à Gaza, avec 149 voix pour, 12 contre et 19 abstentions.
Cette décision, portée par plus de 20 pays, condamne l’utilisation de la famine comme arme de guerre, réclame la levée totale du blocus israélien sur l’aide humanitaire et insiste sur la protection des civils conformément au droit international. Parmi les opposants figurent les États-Unis, Israël, l’Argentine, la Hongrie, le Paraguay, ainsi que des nations insulaires comme Nauru et Tonga. Des pays comme l’Inde, la Géorgie et la Roumanie se sont abstenus.
Isolement diplomatique des Etats-Unis
Le président de l’Assemblée, Philémon Yang, a ouvert la session en dénonçant les « horreurs » à Gaza après 20 mois de guerre, critiquant la paralysie du Conseil de sécurité, bloqué par un veto américain la semaine précédente. La résolution réaffirme l’urgence d’un accès humanitaire sans entrave, condamne les violations du droit international et soutient la solution à deux États.
Elle demande également la libération immédiate des otages détenus par le Hamas et autres groupes armés, ainsi que le retrait complet des forces israéliennes de Gaza. Le conflit, déclenché par l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, a causé plus de 55 000 morts palestiniens, selon les autorités de Gaza, et 1 200 morts israéliens.
L’ambassadeur israélien Danny Danon a qualifié la résolution de « farce », arguant qu’un cessez-le-feu sans condamnation explicite du Hamas prolongerait la violence. L’émissaire américain Dorothy Shea a critiqué un texte qui, selon elle, « ne fait rien pour libérer les otages » et affaiblit les efforts diplomatiques, affirmant que le Hamas rejette les propositions de paix.
En réponse, l’ambassadeur libyen Taher El-Sonni a dénoncé les pays opposés, accusant leur vote de porter « une tache de sang ». La résolution, non contraignante, reflète un large consensus mondial, mais souligne l’isolement des États-Unis, seuls à opposer leur veto au Conseil de sécurité. Des délégués, comme ceux de l’Arabie saoudite et du Pakistan, ont salué le texte comme un pas vers la fin des souffrances, tandis que la Chine a critiqué les veto américains successifs.
La résolution appelle aussi à respecter le personnel humanitaire et médical, et soutient l’UNRWA, menacée par des lois israéliennes. Malgré son adoption, l’application du texte reste incertaine face au refus israélien d’un cessez-le-feu permanent.