«Traître !», «Assassin !», «Assez des sanctions !» : retour chaotique de Juan Guaido au Venezuela
Le chef de file de l'opposition vénézuélienne Juan Guaido a vécu un retour chaotique à l'aéroport de Caracas le 11 février, revenant d'un long déplacement international en recherche active d'appuis extérieurs.
De retour d’une tournée internationale, Juan Guaido – autoproclamé président par intérim du Venezuela depuis janvier 2019 et principal opposant à Nicolas Maduro – est arrivé, le 11 février, à l’aéroport international Simon Bolivar à Caracas, la capitale vénézuélienne, sous les huées et invectives de nombreux opposants.
Les tensions ont éclaté pour la première fois lorsque Juan Guaido a passé le contrôle de l'immigration. Alors qu'il parlait à un agent d'immigration, il a été soudainement confronté à une femme en colère qui l'a accusé de «vendre le pays».
«Traître ! Tu es un traître à la patrie !», s'écrie une employée de la compagnie aérienne d'Etat vénézuélienne Conviasa, sanctionnée depuis le 7 février par les Etats-Unis. Les travailleurs de l'entreprise, qui compte 2 000 personnes, s'estiment en effet directement victimes des sanctions demandées par Juan Guaido.
“Traitor! You’re a traitor to the homeland!”
— Dan Cohen (@dancohen3000) February 11, 2020
Juan Guaidó arrives in Caracas after his latest regime change lobbying tour and is immediately jeered and confronted by an employee of a Venezuelan airline sanctioned by his US paymasters pic.twitter.com/SxaimDzgKl
Une vive discussion s'en est suivie, au cours de laquelle une autre employée de Conviasa a aspergé le chef de l'opposition d'un soda.
Failed coup frontman Juan Guaido gets a taste of how Venezuelan citizens feel about his circuit through foreign countries trying to drum up support for regime change immediately after landing at Caracas airport pic.twitter.com/yjayHW3O1X
— Alex Rubinstein (@RealAlexRubi) February 11, 2020
Juan Guaido a ensuite traversé l'aéroport sous les huées et invectives de plusieurs centaines d'opposants, allant même jusqu'à le bousculer.
Nuestro presidente (E) @jguaido llegó a Venezuela luego de la gira internacional que le permitió llevar la voz de millones de venezolanos. pic.twitter.com/Xq005EEIzu
— Fabiana Rosales (@FabiiRosales) February 11, 2020
"Ya basta de sanciones": un video que muestra realmente cómo sale Juan Guaidó del Aeropuerto Internacional de Maiquetía; rechazado por el pueblo que resiente diariamente el impacto del bloqueo financiero que él mismo gestiona. pic.twitter.com/4DIZfIWs20
— Misión Verdad (@Mision_Verdad) February 11, 2020
La foule a crié «Ya basta de sanciones !» (assez des sanctions !), puis scandé «Asesino !» (assassin).
C'est aux cris d'"Assassin, assassin" qu'a été accueuilli @jguaido à son arrivée à l'aéroport #Maiquetí après sa tournée internationale où il a demandé plus de sanctions contre le Venezuela qui ont déjà eu des résultats avec #Conviasa, la compagnie aérienne nationale. 👇 https://t.co/vm7ThSKtJc
— Meriem Laribi (@Meriem_Laribi) February 12, 2020
Des échauffourées ont également éclaté entre les soutiens et opposants à Juan Guaido, lorsque celui-ci quittait l'aéroport. Toutefois, des membres du corps diplomatique l'attendaient et l'ont escorté jusqu'à un véhicule blanc en direction de la capitale.
Según estudio realizado por @ceprdc, las medidas coercitivas solicitadas por la oposición e implementadas por el gobierno estadounidense, son responsables de la muerte de al menos 40 mil venezolanos.
— Misión Verdad (@Mision_Verdad) February 11, 2020
Por eso le gritan "asesino" a Juan Guaidó. pic.twitter.com/WYEFNfAoj2
Avant son arrivée mouvementée, Juan Guaido avec écrit sur Twitter : «Nous sommes à Caracas. J'apporte l'engagement du monde libre, prêt à nous aider à retrouver la démocratie et la liberté [...] Le moment est arrivé.»
Et d'ajouter dans un second tweet : «A toutes les forces politiques, à tous les secteurs de la vie civile, à toute la famille militaire : la dictature n'a jamais été aussi seule. Ainsi, aujourd'hui plus que jamais, l'unité, la confiance et la discipline politique seront nécessaires.»
A todas las fuerzas políticas, a todos los sectores de la vida civil, a toda la familia militar: nunca la dictadura estuvo tan sola.
— Juan Guaidó (@jguaido) February 11, 2020
Así que, hoy más que nunca, serán necesarias la unidad, la confianza y la disciplina política.
Atentos a los nuevos anuncios. Estamos de vuelta.
Juan Guaido a ensuite participé à une réunion publique où il a appelé, devant environ 500 partisans, à de nouvelles manifestations contre le pouvoir. «Nous sommes venus ici pour travailler [...] pour faire tout ce qui est nécessaire pour atteindre l'objectif» de renverser Nicolas Maduro, a-t-il lancé, selon des propos rapportés par l'AFP.
Retour chaotique d'une tournée internationale en quête de soutien
Juan Guaido, 36 ans, a débuté une tournée internationale de 23 jours le 19 janvier, au cours de laquelle il s'est à nouveau rendu en Colombie, ainsi que dans plusieurs pays européens dont la France, le Canada et les Etats-Unis.
Le 7 février, Juan Guaido avait été reçu par le président américain Donald Trump, qui lui avait réitéré son soutien et promis de briser la «tyrannie» du président socialiste vénézuélien Nicolas Maduro, d'après l'AFP. Bien que reconnu par une cinquantaine de pays, dont les Etats-Unis, l’Union européenne et le groupe de Lima, Juan Guaido ne fait pas l’unanimité dans son propre pays où il a été déchu de son poste de président de l’Assemblée nationale, battu le 5 janvier par Luis Parra.
En un an, la popularité du chef de file de l'opposition, qui tente, sans succès, depuis plus d'un an d'évincer Nicolas Maduro, a chuté, passant de 63% à 38,9%, selon le cabinet Datanalisis. Les tentatives récentes de l'opposant de remobiliser les Vénézuéliens pour manifester contre le gouvernement ont par ailleurs été un échec.