WikiLeaks accuse Hollywood: un récit de guerre contre l’Iran fabriqué depuis des années

L'organisation fondée par Julian Assange accuse Hollywood d’avoir construit un récit de guerre contre l’Iran à travers ses films et séries depuis plus d'une décennie. WikiLeaks affirme que cette propagande culturelle aurait préparé l’opinion publique occidentale à accepter les frappes militaires sur ce pays du Moyen-Orient.
Le 22 juin 2025, WikiLeaks a publié sur X un message affirmant que certains scénaristes hollywoodiens, se déclarant de confession juive, ont « semé les graines mentales de la guerre avec l’Iran » à travers des productions comme Top Gun: Maverick, Homeland, 24 et le film The Fifth Estate. Selon le collectif, ces récits auraient influencé la perception du public occidental, préparant le terrain à des interventions militaires contre Téhéran.
Hollywood script writers who say they are 'Jewish' have been planting the mental seeds for war with Iran for years, including in Top Gun Maverick, Homeland, 24, and in the DreamWorks film on Julian Assange 'The Fifth Estate'. Excerpt from Oxford Union speech, 30 January 2013.… pic.twitter.com/mVfsTQKW5e
— WikiLeaks (@wikileaks) June 22, 2025
Cette dénonciation s’appuie sur un discours prononcé par Julian Assange en 2013 à l’Oxford Union. Le fondateur de WikiLeaks y critiquait violemment The Fifth Estate, qui prétend raconter l’histoire de sa plateforme, mais débute par une scène fictive où des scientifiques iraniens travaillent sur une bombe nucléaire à Téhéran. Assange dénonçait une tentative évidente d’« attiser les flammes de la guerre » contre un pays que les États-Unis souhaitent affronter depuis longtemps.
Israël frappe l’Iran, Trump suit malgré les avertissements
La sortie de WikiLeaks est intervenue dans un contexte d’escalade militaire, Israël ayant bombardé plusieurs sites nucléaires en Iran, sous prétexte que Téhéran serait à quelques mois de fabriquer une arme nucléaire. Le président américain Donald Trump a soutenu militairement cette opération, malgré l’opposition du vice-président J.D. Vance, vétéran de la guerre d’Irak. Ce dernier aurait mis en garde contre une répétition des erreurs de 2003.
Pourtant, ni les services de renseignement américains ni l’Agence internationale de l’énergie atomique n’ont jamais fourni de preuve qu'un programme nucléaire militaire iranien soit en cours de réalisation. Assange rappelait déjà en 2013 que « les 16 agences de renseignement américaines » avaient écarté cette hypothèse. Cela n’a pas empêché Israël de maintenir sa ligne agressive: en 2012, Benjamin Netanyahou brandissait une caricature de bombe à l’ONU, prétendant qu’il restait « quelques mois » à l’Iran pour achever l’arme.
La Russie a fermement condamné cette nouvelle campagne militaire et le président Vladimir Poutine dénoncé une « agression non provoquée ».
L’industrie hollywoodienne comme relais du complexe militaro-industriel
Hollywood joue un rôle clé pour façonner l'opinion publique occidentale. Selon Julian Assange, ces récits ne sont pas le fruit d’un complot, mais d’une collaboration entre les grandes industries culturelles et les intérêts militaires. « Près de 70 % du budget de la NSA passe par des entreprises privées comme Lockheed Martin et Northrop Grumman », affirmait-il, pointant du doigt le rôle central de ce lobby dans l’orientation des politiques extérieures.
Un article du Los Angeles Times de décembre 2008 reconnaissait que la plupart des studios de cinéma à Hollywood sont « dirigés par des responsables proches de lobbies juifs ». Cette concentration du pouvoir culturel alimente une narration constante où les ennemis des États-Unis, en particulier les pays du Moyen-Orient comme l’Iran, sont systématiquement diabolisés.
Assange, dans son intervention de 2013, dénonçait une « guerre culturelle corrompue » menée par des médias complices du pouvoir, capables de fabriquer des récits destinés à justifier des guerres. Dans le cas de l’Iran, ces scénarios fictifs sont désormais prolongés par des frappes bien réelles.