De Téhéran à Washington : les retombées d’une guerre sans champ de bataille

Face au conflit avec l'Iran, les États-Unis redoutent des cyberattaques et des violences isolées sur leur sol. Les tensions alimentent le risque d’actions motivées par la haine ou la vengeance, notamment si Téhéran appelle ouvertement à des représailles, selon le communiqué publié par le Department of Homeland Security.
Face à l’intensification des tensions entre les États-Unis et l’Iran, les autorités américaines ont signalé, dans un communiqué publié le 22 juin par le Department of Homeland Security, une aggravation du climat sécuritaire sur leur territoire. Ce document, issu du National Terrorism Advisory System, dresse un état des lieux des risques potentiels dans un contexte géopolitique jugé instable, bien qu’aucune menace spécifique n’ait été identifiée à ce stade.
Selon cette évaluation, les services américains considèrent comme plausible une augmentation des cyberattaques menées par des groupes de « hacktivistes » proches de l’Iran. Des actions plus structurées pourraient également émaner d’acteurs liés au gouvernement iranien.
Le communiqué rappelle par ailleurs que l’Iran conserve, selon les services de renseignement américains, l’intention de viser certains représentants du gouvernement des États-Unis, en lien avec l'assassinat du général iranien Qassem Soleimani en 2020. Le document souligne également que la publication d'un décret religieux en Iran appelant à des représailles pourrait accroître le risque de violences menées par des individus radicalisés localement.
Toujours d’après le Department of Homeland Security, plusieurs attaques récentes sur le territoire américain auraient été motivées par des sentiments antisémites ou anti-israéliens. Les tensions persistantes entre Israël et l’Iran sont ainsi perçues comme un facteur de vulnérabilité supplémentaire, susceptible d’alimenter des projets violents à l’initiative d’acteurs isolés.
Dans la nuit du 22 juin, les États-Unis ont lancé une opération militaire contre trois sites nucléaires iraniens situés à Fordo, Natanz et Ispahan. Le président américain Donald Trump a qualifié ces frappes de « succès militaire », affirmant que les objectifs avaient été entièrement détruits. Il a également averti que d’autres frappes pourraient suivre si Téhéran refusait d'engager des négociations.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a dénoncé l’attaque comme une violation du droit international et de la Charte des Nations unies, précisant que l’Iran se réservait le droit de répliquer par tous les moyens nécessaires.