Le chef de l’ONU accuse Israël d’avoir transformé Gaza en «un champ de mort»

Depuis le 2 mars, aucun camion d’aide n’est entré dans Gaza en raison d'un blocage de l’armée israélienne, laquelle poursuit sa campagne militaire sanglante dans l’enclave palestinienne. Une situation insoutenable dénoncée par António Guterres : «Gaza est un champ de mort et les civils sont piégés dans une boucle sans fin de mort».
Le 8 avril, lors d'une conférence de presse, le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a vivement critiqué la situation humanitaire dans la bande de Gaza, déclarant que « Gaza est un champ de mort et les civils sont piégés dans une boucle sans fin de mort ». Il a dénoncé le blocage de l'aide humanitaire par Israël, soulignant qu'aucune assistance n'était parvenue à Gaza depuis plus d'un mois, privant la population de nourriture, de carburant, de médicaments et d'autres biens essentiels.
En réponse, un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères a réfuté ces accusations, affirmant qu'il n'y avait « pas de pénurie d'aide humanitaire dans la bande de Gaza » et accusant le Hamas de détourner l'aide pour reconstruire son arsenal militaire. Pourtant, selon l’ONU, aucun camion d’aide n’est entré dans Gaza depuis le 2 mars en raison du blocage infligé par l’armée israélienne, laquelle poursuit en parallèle sa campagne militaire sanglante dans l’enclave palestinienne.
Une situation insoutenable dénoncée par le chef de l’ONU : « Plus d'un mois s'est écoulé sans qu'une seule goutte d'aide ne parvienne à Gaza. Pas de nourriture. Pas de carburant. Pas de médicaments. Pas de fournitures commerciales. Alors que l'aide s'est tarie, les vannes de l'horreur se sont rouvertes », a-t-il déclaré aux journalistes au siège des Nations unies, à New York.
« D’un ton empreint d’urgence et de gravité, le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, n’a pas masqué son indignation face à l’évolution de la situation sur le terrain », rapporte ONU Info. « Alors que les hostilités et que les points de passage vers l’enclave restent fermés, le chef de l’ONU a tiré un constat de détresse : l’effondrement du cessez-le-feu a laissé place à un vide humanitaire quasi-total », pointe le portail d’information des Nations unies.
1 200 Palestiniens tués depuis début mars
Outre le blocage de l’aide, depuis le 2 mars, les forces israéliennes ont repris les raids et opérations militaires dans la bande de Gaza, mettant ainsi un terme à plus d’un mois et demi de cessez-le-feu avec le Hamas, relève encore ONU Info. Depuis lors, plus de 1 200 Palestiniens ont été tués, dont au moins 320 enfants, et des centaines de milliers de résidents ont été déplacés par Tsahal qui multiplie les ordres d’évacuation un peu partout dans le territoire palestinien.
Guterres a jugé la situation actuelle d'« intolérable au regard du droit international et de l’histoire ». Il a notamment rappelé à Israël ses obligations en tant que puissance occupante, au titre de la quatrième Convention de Genève. « L’article 55 impose le devoir d’assurer les approvisionnements en nourriture et en médicaments. L’article 56 impose le maintien des services médicaux et de santé publique », a-t-il énuméré. « Rien de tout cela ne se passe aujourd’hui », fustige-t-il.
Au-delà de Gaza, le Secrétaire général s’est alarmé de l’escalade de la violence en Cisjordanie occupée. « Le risque que la Cisjordanie ne devienne une autre Gaza rend la situation encore plus préoccupante », a-t-il averti. Face à ce qu’il qualifie de « voie sans issue », António Guterres a exhorté la communauté internationale à agir : « Il est temps de mettre fin à la déshumanisation, de protéger les civils, de libérer les otages, d’assurer l’aide vitale et de rétablir le cessez-le-feu ».