«Un tournant»: Assange obtient le droit de faire appel face de la demande d'extradition américaine
La Haute Cour du Royaume-Uni a statué ce 20 mai : le fondateur de WikiLeaks a droit de faire appel contre la décision ayant ordonné son extradition vers les États-Unis.
«Ce jour marque un tournant», s’est réjouie Stella Assange, l’épouse du fondateur de Wikileaks. Julian Assange, très affaibli selon ses proches, n’était pas présent à l’audience, mais la décision de la justice britannique, qui lui a accordé ce 20 mai le droit de faire appel contre la décision d’extradition aux Etats-Unis, n’en est pas moins une victoire pour lui.
Assange est détenu au Royaume-Uni depuis avril 2019, lorsque l'Équateur a révoqué son asile politique et autorisé la police à l'arrêter à son ambassade à Londres. Assange est depuis détenu dans la prison de sécurité maximale de Belmarsh. Les juristes américains avaient obtenu de la ministre de l’Intérieur de l’époque, Priti Patel, son extradition en juillet 2022. Les avocats d’Assange tentaient depuis de faire annuler celle-ci.
En mars dernier, la Haute Cour de justice britannique avait déjà avancé l’argument selon lequel les droits de l’homme de 52 ans pourraient être bafoués dans le système pénitentiaire américain. Washington, en réponse, avait offert des assurances supplémentaires pour traiter Assange équitablement.
Des garanties américaines jugées insuffisantes
Ce 20 mai, l’équipe de défense de Julian Assange a fait valoir que les engagements pris par l’administration du président Joe Biden étaient « manifestement insuffisants », en raison notamment du risque de peine capitale et de se voir empêchés de maintenir un contact avec leur client.
Dans une courte décision, la Haute Cour du Royaume-Uni a accepté les arguments de la défense, accordant ainsi à Julian Assange une nouvelle chance d’obtenir gain de cause devant la justice britannique, face aux accusations de Washington.
Julian Assange est poursuivi pour avoir rendu publics via le site Wikileaks, en 2010, plus de 700 000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines, notamment en Irak et en Afghanistan. Parmi ces documents, une vidéo montrant des civils et deux journalistes de Reuters, tués par un hélicoptère américain en Irak en 2007. Il encourt jusqu’à 175 ans de prison. Les autorités judiciaires américaines l’ont inculpé en vertu de la loi sur l’espionnage.