«Libérez Julian Assange» : conférence de soutien au journaliste à la fête de l'Humanité
Une conférence demandant la libération du journaliste Julian Assange, détenu en Grande-Bretagne, a ouvert le 10 septembre l'édition 2021 de la fête de l'Humanité. RT France a couvert l'événement.
La fête de l'Humanité s'est ouverte le 10 avec une conférence-débat en septembre intitulée «Libérez Julian Assange» à laquelle ont participé Stella Moris, avocate et compagnie du fondateur de WikiLeaks, Antoine Vey, son avocat français, Anthony Bellanger, le secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), Eva Joly, magistrate et députée européenne ainsi que Pierre Laurent ancienne, sénateur communiste. RT France était sur place pour couvrir l'événement.
Stella Moris était la première à prendre la parole. «On me demande souvent comment va Julian. Bien sûr, il ne va pas bien», a-t-elle déclaré en introduction. Avant de rappeler que son compagnon était incarcéré dans le prison de haute sécurité de Belmarsh à Londres depuis le 11 avril 2019, date de son arrestation à l'ambassade d'Equateur où il avait trouvé refuge durant sept ans. «Il ne purge aucune peine, il est là-bas indéfiniment», a souligné Stella Moris. Si Julian Assange a été condamné à purger 50 semaines de prison à sa sortie de l'ambassade, il est en effet actuellement en détention provisoire en attendant l'issue de la procédure d'extradition à son encontre. La justice britannique a refusé à plusieurs reprises sa libération conditionnelle.
Tous les intervenants à cette conférence ont insisté sur «la torture» que subit le journaliste australien, un traitement dénoncé par le rapporteur spécial de l'ONU Niels Melzer. Ils se sont également accordés à dire qu'il était indispensable que le public en général et les journalistes en particulier se mobilisent pour le lanceur d'alerte afin de dénoncer une persécution «d'ordre politique». Eva Joly, Anthony Bellanger et Pierre Laurent ont tous trois plaidé pour que la France «s'honore» en accordant l'asile au journaliste, voire la citoyenneté française.
Un nouveau rebondissement est intervenu le 11 août dans la procédure de demande d'extradition de Julian Assange par les Etats-Unis. Après s'être vu accorder un droit d'appel limité contre la décision de la justice britannique refusant d'extrader le journaliste en raison d'un risque élevé de suicide, les Etats-Unis ont en effet obtenu de pouvoir faire appel de cet argument, pourtant établi par des experts psychiatriques lors du procès. La prochaine audience sur le fond de l'affaire a été fixée au 27 et 28 octobre.
Julian Assange – soutenu par pléthore d'organisations de défense de la liberté de la presse et d'ONG de défense des droits de l'Homme – risque aux États-Unis 175 ans de prison pour avoir diffusé, à partir de 2010, plus de 700 000 documents classés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, notamment en Irak et en Afghanistan, impliquant des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité. Ses soutiens invitent les États-Unis à poursuivre les «criminels de guerre» plutôt que le journaliste qui a révélé leurs méfaits.
Meriem Laribi