Un député écologiste interdit de séjour aux États-Unis : tensions autour d’un projet progressiste

Le député écologiste Pouria Amirshahi s’est vu refuser un visa américain pour rejoindre un projet contre l’extrême droite. Il dénonce une décision politique de Trump. Ce refus, inédit, tend les relations franco-américaines. Le député compte mobiliser Macron et prévoit une conférence de presse.
Le 18 juin 2025, le député écologiste parisien Pouria Amirshahi s’est vu refuser l’entrée aux États-Unis, où il devait participer à une initiative politique baptisée « La Digue ».
Ce projet vise à fédérer des élus progressistes contre la montée de l’extrême droite mondiale, personnifiée, selon eux, par Donald Trump, Javier Milei ou le Rassemblement national. Amirshahi, ancien socialiste siégeant avec les écologistes, a dénoncé une « décision politique » de l’administration Trump, qualifiant ce refus d’« acte hostile inédit » en 240 ans de relations franco-américaines.
Une assistance de Macron ?
Malgré une note du ministère français des Affaires étrangères soutenant son voyage, sa demande de visa a été rejetée après un examen jugé « anormalement long ». Ce refus intervient dans un contexte de crispations transatlantiques. Trump, réélu en 2024, a durci les contrôles migratoires et les restrictions d’entrée pour les figures associées à des mouvements progressistes. Pouria Amirshahi, connu pour son passé altermondialiste et ses critiques du néolibéralisme, comptait rencontrer des intellectuels et militants à Washington pour tisser un réseau contre le « néofascisme ».
D’autres élus français, comme la socialiste Keloua Hachi, la communiste Elsa Faucillon et la macroniste Eléonore Caroit, sont impliqués dans ce projet, qui vise des pays comme la Hongrie ou l’Italie, dirigés par des conservateurs. Le député a alerté Emmanuel Macron, qui lui aurait promis d’intervenir, et organise une conférence de presse le 19 juin à l’Assemblée nationale pour dénoncer cette entrave.
Il compare son cas à la liberté accordée à l’Heritage Foundation, un think tank conservateur américain actif en Europe. Ce refus de visa, perçu comme un signal de l’administration Trump contre les progressistes, ravive les débats sur les relations franco-américaines, déjà tendues par les divergences sur le conflit Iran-Israël et la guerre en Ukraine.
En France, certaines voix, comme le député RN Jean-Philippe Tanguy, ironisent, estimant que Pouria Amirshahi « ne manque à personne ». Cet épisode illustre les défis d’une gauche française cherchant à s’organiser face à la montée des nationalismes.