Téhéran répond à Trump : «L’Iran ne négociera jamais sous pression»

Face aux menaces de Donald Trump, l’Iran rejette toute négociation sous pression et dénonce une tentative de soumission. Tandis que le guide suprême met en garde contre toute intervention militaire, la Russie alerte sur le risque d’escalade nucléaire au Moyen-Orient, dénonçant les frappes israéliennes sur des sites civils iraniens.
Le 18 juin, la mission permanente de l’Iran auprès des Nations unies a publié un communiqué sur X, en réaction aux déclarations récentes de Donald Trump.
Le texte expose une position claire et sans ambiguïté : « Aucun officiel iranien n’a jamais demandé à ramper aux portes de la Maison Blanche. La seule chose plus méprisable que ses mensonges est la menace lâche d’éliminer le guide suprême. L’Iran ne négocie pas sous contrainte, n’acceptera pas une paix imposée, et certainement pas avec un va-t-en-guerre déclassé accroché à sa propre illusion d’importance. Toute menace recevra une contre-menace, toute action, une réponse équivalente. »
No Iranian official has ever asked to grovel at the gates of the White House. The only thing more despicable than his lies is his cowardly threat to “take out” Iran’s Supreme Leader.
— I.R.IRAN Mission to UN, NY (@Iran_UN) June 18, 2025
Iran does NOT negotiate under duress, shall NOT accept peace under duress, and certainly NOT…
Cette prise de position fait suite à une série d’escalades verbales avec le président américain, allant jusqu’à évoquer l’élimination physique du plus haut dirigeant iranien.
Le 17 juin, Donald Trump avait affirmé sur Truth Social que les États-Unis connaissaient l’emplacement exact de l’ayatollah Ali Khamenei, mais qu’ils ne comptaient pas « le tuer pour le moment ». Il a renouvelé son exigence d’une « capitulation sans condition » de la République islamique.
Le 18 juin, la menace est montée d’un cran. Devant la presse, Trump a évoqué une possible frappe américaine sur les installations nucléaires iraniennes. « Je peux le faire, ou pas. Personne ne sait ce que je vais faire », a-t-il déclaré, tout en qualifiant ses propos de « dernier ultimatum ». Il a par ailleurs prétendu que des représentants iraniens avaient demandé à se rendre à la Maison Blanche pour entamer des négociations, ce que l’Iran a immédiatement démenti sur X.
Refus de toute soumission ou compromis forcé
Quelques heures avant la publication du communiqué de la mission iranienne à l’ONU, le guide suprême Ali Khamenei s’est exprimé à la télévision nationale. Dans un discours sobre mais ferme, il a salué la résistance du peuple iranien face aux agressions extérieures et affirmé : « le peuple iranien tient fermement face à la guerre imposée, tout comme il résistera fermement face à une paix imposée, et ce peuple ne se soumettra à personne. »
S’adressant indirectement à Washington, il a prévenu : « Les intelligents qui connaissent l’Iran et son histoire ne parleront jamais à cette nation dans un langage menaçant. Toute intervention militaire américaine s’accompagnera de dommages irréparables. »
« Nous sommes à quelques millimètres d’une catastrophe nucléaire »
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, s’est exprimée ce 18 juin depuis le Forum économique de Saint-Pétersbourg. Elle a déclaré : « Nous sommes à quelques millimètres d’une catastrophe nucléaire au Moyen-Orient. »
Elle a dénoncé les frappes israéliennes contre les installations nucléaires civiles iraniennes, pourtant placées sous la supervision de l’AIEA. « Ces attaques représentent une menace directe non seulement pour la région, mais pour l’ensemble du monde », a-t-elle ajouté.