La loi sur la parité des candidats divise à un an des municipales

La loi sur la parité homme-femme pour les candidats dans les communes de moins de 1000 habitants pour les élections municipales de 2026 fait grincer des dents. Certains critiquent une mesure déconnectée de la réalité des campagnes.
Le 7 avril 2025, l’Assemblée nationale a adopté une proposition de loi généralisant le scrutin de liste paritaire aux communes de moins de 1 000 habitants pour les municipales de 2026.
Cette mesure, visant à imposer une égalité stricte entre hommes et femmes sur les listes, divise profondément les élus locaux à un an de l’échéance électorale. Si les défenseurs y voient une avancée pour la démocratie, les opposants dénoncent une contrainte irréaliste pour les petites communes.
La droite et la gauche divisée
Dans ces villages, où le scrutin majoritaire plurinominal avec panachage prédominait, les listes devront désormais comporter autant d’hommes que de femmes. « La démocratie locale est une chose trop sérieuse pour être livrée à l’humeur du dimanche des élections », a déclaré la ministre de la Ruralité, Françoise Gatel, saluant l’abandon du panachage, souvent qualifié de « tir aux pigeons ».
Mais pour beaucoup, cette réforme arrive trop tard et ignore les réalités rurales. « C’est dramatique de devoir passer par la loi, mais c’est nécessaire », estime Loïc Hervé, sénateur centriste, dans Public Sénat. Les petites communes, qui représentent 70 % des municipalités françaises, font face à une crise des vocations : 2 400 maires ont démissionné en 5 ans.
Certains élus, comme Sébastien Coupas, maire de Rampillon (Seine-et-Marne), s’inquiètent : « Je vais devoir dire à des femmes compétentes que je ne peux plus les prendre à cause de la parité. »
À l’inverse, des maires comme celui d’Urtaca (Corse) se montrent optimistes, notant un vivier associatif féminin prêt à s’engager. Le texte, voté par 206 voix contre 181, intègre des aménagements : les listes peuvent être incomplètes (5 candidats minimum pour les communes de moins de 100 habitants) et inclure deux candidats supplémentaires. Mais les critiques persistent, notamment à droite et à l’extrême droite, qui dénoncent une « parité au forceps » (Kristina Pluchet, LR), tandis que la gauche célèbre une avancée pour l’égalité.