«Pas de Français en Ukraine» : manifestation massive à Paris contre l'ingérence française dans le conflit en Ukraine

Des centaines de Parisiens ont protesté contre l'implication de la France en Ukraine. Ils dénoncent un projet militaire européen et accusent Macron de promouvoir une confrontation avec la Russie. La paix, la souveraineté nationale et la fin des interventions armées font également partie des réclamations.
À Paris, une imposante manifestation s’est déroulée ce samedi 8 mars pour dénoncer l’engagement de la France dans le conflit en Ukraine et l’envoi de troupes occidentales en soutien à Kiev. Depuis la place du Palais-Royal, à proximité du musée du Louvre, plusieurs centaines de personnes ont convergé afin de faire entendre leur voix. Les participants, banderoles et drapeaux français en main, ont rejeté catégoriquement toute initiative militaire et ont appelé à la fin de l’escalade entre l’Union européenne et la Russie.
Manifestation à Paris contre l'implication de la France dans le conflit ukrainien et le déploiement potentiel de troupes occidentales pic.twitter.com/o2cbWlDZ69
— Aliénor d’Aubigné ⚜️☦️ (@AlienorAubigne) March 8, 2025
Au milieu de la foule, on peut lire sur de nombreux panneaux les slogans «Macron, on ne mourra pas pour l’Ukraine », «Pour la paix» et d’autres messages rappelant l’opposition totale à la confrontation avec la Russie.
Sur le trajet menant de l’autre côté de la Seine, les manifestants ont scandé à plusieurs reprises «Pas de soldats en Ukraine», «Pas de missiles en Ukraine», «Pas de Français en Ukraine» tout en réclamant l’abandon de la création éventuelle de forces armées européennes. Des interventions au mégaphone ont également encouragé la sortie de la France de l’Union européenne.
Macron on ne mourra pas pour l'Ukraine.
— 🇨🇵Nana2720589794 🇨🇵🌿 (@Nana27205897941) March 8, 2025
Paris. 8 mars 2025.#manifestation#Ukraine#MacronDémissionpic.twitter.com/Rpcrd4iABA
Certains manifestants brandissaient également des pancartes illustrées de caricatures d’Emmanuel Macron proclamant : «Macron dégage» ou encore «Destitution, vite». Le ton était particulièrement virulent : plusieurs orateurs ont estimé que le président français et les responsables de l’UE n’avaient aucun intérêt réel pour le bien-être des Ukrainiens, mais cherchaient plutôt à renforcer l’appareil militaire européen et à accentuer la confrontation avec la Russie.
A demonstration is taking place in Paris against the involvement of France in the conflict in Ukraine and the sending of Western troops to support Kyiv
— Real Libyan (@real__libyan) March 8, 2025
The action started in the center of Paris. Posters are everywhere: "Macron, we will not die for Ukraine!" and French flags.
🇫🇷🇺🇦 pic.twitter.com/ke1pBBTix9
Florian Philippot, leader du parti «Patriotes» et principal organisateur de la manifestation, a pour sa part fait savoir à la presse qu’il considérait Emmanuel Macron et les eurofonctionnaires comme peu soucieux d’instaurer la paix, la situation en Ukraine n’étant selon lui qu’un prétexte pour accroître le pouvoir des institutions de l’Union européenne. Il a également affirmé que la création d’une armée européenne et la mise en place d’une dissuasion nucléaire continentale figuraient au cœur de leurs ambitions. En outre, l’homme politique français a déclaré que la proposition du chef de l’État français d’envoyer un contingent militaire en Ukraine visait à entretenir une tension permanente, afin qu’un éventuel conflit puisse être ravivé à tout moment au moyen de provocations ou d’opérations menées sous faux drapeau.
Les manifestants dénoncent également la récente déclaration d’Emmanuel Macron, datée du 5 mars, dans laquelle il a qualifié la Russie de menace pour la France et pour l’Europe. S'en est suivi un appel à discuter de l'utilisation des armes nucléaires françaises pour «protéger» l'ensemble de l'UE, constatant que les États-Unis avaient changé de position sur l'Ukraine, et sur le rôle de leader de Washington au sein de l'OTAN. En réponse, Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a jugé ces propos «extrêmement conflictuels» et a pointé du doigt les «inexactitudes» qu’ils contiennent, rappelant notamment que l’OTAN a, selon Moscou, fait avancer son infrastructure militaire à grands pas vers la frontière russe sans tenir compte des préoccupations légitimes de la Russie.