Dans une lettre aux Français, Macron demande aux forces «républicaines» de «bâtir une majorité solide et plurielle»
Emmanuel Macron est enfin sorti de son silence, alors que la France est plongée dans l’inconnu après la dissolution de l'Assemblée et la victoire du NFP aux législatives sans majorité absolue. Le président a estimé que personne n’était sorti «vainqueur» du scrutin et a appelé les forces «républicaines» à «bâtir une majorité solide et plurielle».
«Personne ne l'a emporté», a fait valoir Emmanuel Macron ce 10 juillet, s’exprimant pour la première fois depuis le second tour des législatives qu’il a lui-même provoquées, dans une lettre aux Français publiée par les principaux organes de la presse régionale.
«Aucune force politique n’obtient seule une majorité suffisante et les blocs ou coalitions qui ressortent de ces élections sont tous minoritaires», écrit-il. Le président français demande ensuite à «l'ensemble des forces politiques se reconnaissant dans les institutions républicaines», d'engager «un dialogue sincère» pour construire un «large rassemblement», sans les nommer.
Les élections législatives, marquées par une percée historique de l'extrême droite au premier tour, ont finalement abouti à la constitution d'une assemblée tripartite dans laquelle l'alliance de gauche est arrivée en tête (190 à 195 sièges), suivie par le camp présidentiel de centre droit (autour de 160 sièges), et l'extrême droite (143 sièges).
«Ce rassemblement devra se construire autour de quelques grands principes pour le pays, de valeurs républicaines claires et partagées, d'un projet pragmatique et lisible», a-t-il encore disserté.
Macron laisse un peu de temps aux partis... et à Gabriel Attal
«C’est à la lumière de ces principes que je déciderai de la nomination du Premier ministre», a-t-il prévenu, avant d’indiquer laisser «un peu de temps» aux partis pour atteindre des «compromis».
«D’ici là, le gouvernement actuel continuera d’exercer ses responsabilités puis sera en charge des affaires courantes comme le veut la tradition républicaine», a enfin précisé Emmanuel Macron, à quelques semaines des JO de Paris, justifiant ainsi le maintien en poste de Gabriel Attal.
Le Nouveau Front Populaire a créé la surprise dimanche dernier, obtenant entre 190 et 195 sièges, suivi du camp présidentiel (160 élus) et du RN (143 députés). La majorité absolue est fixée à 289 sièges.
Pour l’heure, le parti présidentiel hésite entre la gauche et la droite, tandis que la gauche, unie aux législatives, peine désormais à trouver une personnalité en mesure de briguer Matignon.