Dépenses publiques : Dussopt estime que l'Etat ne pourra plus tenir à ce rythme après 2021
- Avec AFP
Olivier Dussopt, ministre des Comptes publics, a déclaré aux Echos que les efforts de l'Etat pour amortir la crise du Covid-19 ne pourraient pas continuer à ce niveau au delà de 2021, année qui doit selon lui marquer la fin du «quoi qu'il en coûte».
Le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt a estimé que l'année 2021 doit marquer la fin de la politique du «quoi qu'il en coûte», c'est-à-dire la mobilisation de tous les moyens nécessaires face à la crise du Covid-19, dans une interview aux Echospubliée le 10 janvier.
«Si 2021 marquera la fin de la crise et de la pandémie comme tout le monde l'espère, il faut aussi que 2021 marque la sortie du "quoi qu'il en coûte"», a-t-il affirmé.
Un déficit historique
«Pendant toute l'année 2020, nous avons dépensé massivement pour soutenir les entreprises et les Français dans la crise. Cela a été possible car nous sortions d'une année 2019 qui avait été bonne du point de vue économique grâce à notre action, et car nous avions assaini les comptes depuis 2017», a-t-il poursuivi.
Mais, a-t-il ajouté, «le niveau de dépenses que nous connaissons aujourd'hui n'est pas soutenable dans le temps».
Pour faire face à l'épidémie, l'État a engagé 44,1 milliards de dépenses supplémentaires, dont 41,8 milliards de dépenses d'urgence, selon les chiffres de Bercy.
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait expliqué un peu plus tôt dans la journée que la crise et les moyens déployés par l'État se traduisaient «par le déficit budgétaire le plus élevé de notre histoire contemporaine», lors d'une audition par la commission des Finances de l'Assemblée nationale.
Le déficit de l'État – hors périmètre des collectivités locales et de la sécurité sociale – s'est ainsi creusé de 85 milliards d'euros, passant de près de 93 milliards l'an dernier à 178,2 milliards d'euros.