Michelin prévoit de supprimer jusqu'à 2 300 postes en France et suscite l'indignation à gauche

- Avec AFP

Michelin prévoit de supprimer jusqu'à 2 300 postes en France et suscite l'indignation à gauche© Stephane Mahe Source: Reuters
Un employé passe devant l'entrée de l'usine de pneus Michelin, à Cholet, en France, le 14 avril 2020 (image d'illustration).
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Le groupe Michelin compte supprimer sur trois ans jusqu'à 2 300 postes en France, sans départs contraints, dans le cadre d'un «plan de compétitivité». La décision est prise en pleine crise sanitaire et exaspère une partie de la gauche sur Twitter.

C'est une annonce qui risque de susciter de la colère et de l'incompréhension chez les salariés de l'entreprise Michelin, alors que le groupe se porte pourtant bien et prévoit même des résultats positifs pour 2020 malgré la crise sanitaire.

Le groupe Michelin va en effet supprimer sur trois ans jusqu'à 2 300 postes en France, sans départs contraints, dans le cadre d'un «plan de compétitivité» présenté le 6 janvier.  

Quelques mois après l'annonce de la fermeture de l'usine Bridgestone de Béthune, et malgré de bons résultats, le pneumaticien français a annoncé une nouvelle coupe dans ses effectifs qui touchera tous ses sites en France.

Florent Menegaux, le président de Michelin s'engage toutefois à «créer autant d'emplois qu'il en supprime» dans de nouvelles activités et sur les bassins d'emplois locaux, sans en préciser le calendrier, dans un entretien à l'Agence France Presse. 

«L'accompagnement dans la reconversion des salariés est un de nos engagements forts», a-t-il notamment assuré. 

«Pas de fermeture d'usine, aucun départ contraint», précise le président de Michelin 

Le dirigeant a précisé qu'il n'y aurait «pas de fermeture d'usine, aucun départ contraint. Nous anticipons environ 60% de mesures de pré-retraites et 40% de départs volontaires, dans le cadre de ruptures conventionnelles collectives (RCC)».

Il a ajouté aussi que «ce plan fera l'objet d'une concertation très large, site par site, fonction par fonction, dans un dialogue avec les organisations syndicales»

De Clermont-Ferrand à Epinal en passant par Vannes et Troyes, cette nouvelle réorganisation concerne «tous les sites français du groupe», a précisé Florent Menegaux. 

En parallèle de ces suppressions de postes, Michelin compte accroître son activité dans divers domaines industriels d'avenir.

Le groupe avait déjà effectué en 1999 une coupe historique de 7 500 postes. 

Plus récemment, soumis à la concurrence des pneus à prix cassés, il a supprimé près de 1 500 postes, notamment à son siège historique de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) et aux Etats-Unis. Il a également fermé les sites de La Roche-sur-Yon (Vendée) et Bamberg en Allemagne.

Le nombre de départs site par site sera précisé dans les prochains mois : la direction du groupe souhaite ouvrir «rapidement» des négociations avec les organisations syndicales autour d'un «accord-cadre d’une durée de 3 ans».

«Quelqu'un dira que Michelin a fait plus d'un milliard de bénéfices et distribue des dividendes en 2020 ?»

Le groupe va pourtant bien et prévoit des résultats positifs pour 2020 malgré la crise sanitaire. Les dividendes distribués aux actionnaires ont augmenté à mesure que le groupe améliorait ses résultats : le dividende par action a été multiplié par trois depuis 2009. La décision de supprimer jusqu'à 2 300 postes en France sur trois ans, bien que sans départs contraints, a déclenché une vague de critiques sur le réseau social Twitter, notamment à gauche. 

«Quelqu'un dira que Michelin a fait plus d'un milliard de bénéfices et distribue des dividendes en 2020 ?», s'interroge Nathalie Arthaud, porte-parole de Lutte ouvrière.  

Fabien Gay, sénateur de la Seine-Saint-Denis, membre du groupe Communiste, républicain, citoyen et écologiste (CRCE) pointe du doigt notamment le «versement de dividendes pendant la crise». «Insupportable ! Il est temps de légiférer !», dénonce-t-il fermement.  

Une situation vivement critiquée aussi par le porte-parole d'Attac France et économiste, Maxime Combes, qui déclare que «Michelin supprime 2 300 emplois en France alors que le groupe a versé 357 millions d'euros de dividendes à ses actionnaires et qu'il bénéficie d'aides publiques massives». 

«2 300 postes sur 21 000 supprimés chez Michelin. [...] On arrête le désastre, on autorise le traitement, on libère le pays, ou on mange des racines après notre 10e confinement ?», dénonce le président du parti politique Les patriotes, Florian Philippot. 

Agnès Pannier-Runacher, la ministre déléguée chargée de l'Industrie a, quant à elle, tenu à rassurer sur Twitter en expliquant qu'«avec les syndicats nous serons particulièrement vigilants au respect des engagements annoncés» dans le «plan de compétitivité de Michelin».  

Florent Menegaux, le président de Michelin, a précisé à l'AFP que «l’activité de manufacture de pneumatiques en France va poursuivre son recentrage sur les activités à très forte valeur ajoutée».

L'entreprise française explique, dans un communiqué du 6 janvier, vouloir «moderniser ses sites et renforcer son positionnement sur des pneumatiques haut de gamme et de spécialités, à haute plus-value technologique» et poursuivre «sa stratégie de localisation en France de nouvelles activités à forte valeur ajoutée, notamment dans les domaines des services, des matériaux durables, de la transition énergétique et du recyclage». 

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