La France dénonce les maux qu’elle a en même temps favorisés. Samuel Paty n’est que la dernière victime en date d’un aveuglement politique doublé d’une politique cohérente et concertée pour que ces horreurs soient possibles.
Une fois de plus, un homme a été assassiné par un musulman. Une fois de plus, cet assassinat a été justifié par la foi du meurtrier. Une fois de plus, les Français sont mis face à la réalité : l’islam politique, en France, est un projet de soumission de l’Etat et du droit à la loi islamique. Et une fois de plus, les Français doivent constater que c’est l’incapacité de l’Etat à agir qui a permis à ce meurtrier de passer à l’acte.
Des décennies d’islamisation
Une incapacité qui tient à un «en même temps» dont Macron est le parangon mais qui précède largement l’actuel occupant de l’Elysée, avec ses rodomontades inutiles et ses protestations de fermeté : ils ne passeront pas ? Ils sont déjà là. Et on a leur a pavé le chemin. Dans l’Histoire de l’islamisation française 1979 – 2019 (éd. de l’Artilleur), différents auteurs ont démontré, de manière argumentée, sourcée et implacable, comment on a appelé et laissé s’installer en France une population étrangère, comment on l’a encouragée à y faire souche, comment on a renoncé à l’intégrer, comment on a favorisé son communautarisme, comment le droit a été utilisé pour faciliter l’arrivée continuelle de ressortissants étrangers, empêcher l’expulsion des délinquants et même des criminels, comment les partis au pouvoir ont décidé que l’immigré avait droit à tous les égards et comment la culture française devait être considérée comme un ramassis honteux de pratiques racistes, comment on a fantasmé une société multiculturelle, comment on a nié la composante démographique et ethnique de ce multiculturalisme, comment on en est arrivé à criminaliser l’opinion de ceux qui s’inquiétaient, à juste titre, de la sécession effective de villes puis de territoires entiers et de la collusion manifeste entre criminalité et islamisme, comment l’administration et les représentants du peuple ont ignoré tous les cris d’alerte, même ceux poussés par les auteurs des rapports qu’ils commandaient, comment, enfin, la justice a activement poursuivi et parfois condamné ceux qui osaient dire que l’islam était le problème.
Et cette longue dérive, traçant une route de plus en plus droite et de plus en plus large, a été sans cesse accompagnée, en même temps, des protestations les plus solennelles sur le respect de l’Etat de droit et la défense des valeurs républicaines qui exigeaient hier qu’on laisse les militants musulmans politisés réclamer une société façonnée par la loi musulmane et exigeraient aujourd’hui qu’on bannisse le CCIF ; qui était reçu hier dans les ministères ; ou qu’on renvoie chez eux des fichés S ; enfin à peine 250 d’entre eux ; enfin surtout les 180 qui sont emprisonnés – mais on sait bien qu’on n’y arrivera pas car tout a été fait, en même temps que les chiffres de la délinquance et de la criminalité explosaient, depuis dix, vingt et trente ans, pour que renvoyer un délinquant étranger chez lui soit impossible.
Cul-de-sac républicain
Nous voici en fait collectivement rendus dans un cul-de-sac, républicain, sûrement, où on doit en même temps expliquer à chaque attentat islamiste et chaque meurtre commis par un musulman fanatique qu’un cap a été franchi et que l’islam n’a rien à voir avec ça ; qu’il faut être ferme sans rien décider ; où l’on doit publier toutes les lois possibles contre la haine et en même temps autoriser le CCIF et le PIR à agonir d’injures, à l’aide de militants dont a subventionné les études et assuré les carrières, les Français et leur Etat prétendument raciste ; où l’on doit reconnaître que des territoires ont fait sécession tout en continuant à expliquer qu’on va poursuivre cette admirable politique de la ville aux fruits si convaincants ; où on désigne enfin l’islamisme comme l’ennemi tout en expliquant qu’on va en favoriser l’enseignement et même l’apprentissage de la langue dans les écoles ; où on brandit la laïcité comme valeur sacrée de la République et ultime rempart contre le terrorisme islamiste alors même que le rapporteur général de l'Observatoire de la laïcité a passé son temps à lutter contre une prétendue islamophobie, donnant en réalité un blanc-seing aux ennemis de la laïcité à la française ; où l’Education nationale, qui oblige à enseigner la liberté d’expression dans ses programmes officiels, n’a de cesse de sanctionner tous ceux qui s’y emploient véritablement et de favoriser la plus lâche des soumissions envers ceux qui contestent son autorité et ses programmes ; où l’on peut en même temps proclamer que la liberté d’expression est la liberté française par excellence et tout faire pour la brider, par tous les moyens légaux possibles et toutes les coercitions imaginables, quand elle émane des patriotes angoissés par le sort de leur pays, exaspérés par l’incurie de l’Etat, désespérés par l’aveuglement volontaire des élites.
La France découvre – ou plutôt ceux qui gouvernent la France semblent enfin admettre qu’on ne peut pas en même temps défendre la liberté et la soumission, être une terre d’accueil et de libertés et y accueillir et entretenir ceux qui veulent, sur cette même terre, soumettre toutes les libertés à une religion étrangère dont le nom est Soumission. La France découvre aussi, mais hélas ceux qui la gouvernent ne veulent pas l’admettre, que la France a des ennemis implacables, et que c’est bien la France et son histoire séculaire qu’ils haïssent, et non pas la République et ses rêves d’universalisme occidental teintés du mépris des Lumières pour qui ne pensent pas comme elles. La France découvre, enfin, qu’elle est la France, et que l’en même temps républicain la nie bien plus qu’il ne la construit.
La France est, une fois de plus, devant un choix : ouvrir les yeux, désigner l’ennemi, ne pas attaquer de vagues nuées comme «la Haine», qui ne servent qu’à masquer l’adversaire, ne pas se réfugier derrière un droit qui a été conçu précisément pour permettre cette infernale situation – ou alors, comme d’habitude, hélas, pousser en même temps des cris d’effroi et protéger les coupables, annoncer des mesures dont on sait qu’elles seront impossibles à mettre en œuvre, comme Macron, Hollande, Sarkozy et leurs ministres nous y ont habitués, prononcer des discours mais ouvrir les frontières, pondre des règlements mais ne pas en vérifier l’application, désigner les dangereux mais l’autoriser à enseigner ou à faire partie des forces de l’ordre. Résister ou se dissoudre sous prétexte d’être fidèle à soi-même. On ne pourra pas choisir les deux en même temps.
Philippe Mesnard
Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT.