La Russie a su s'imposer au cours de la décennie écoulée comme l'un des principaux fournisseurs mondiaux de céréales. Alexeï Ovsiannikov, directeur du Centre d’évaluation de la qualité des céréales de Novorossiïsk, fait le point sur les exportations effectuées depuis le début de l'année.
RT en français : Quelles sont les céréales exportées vers les pays africains depuis les ports de Krasnodar ? Quelles sont les céréales les plus demandées par les Africains ?
Alexeï Ovsiannikov : À l’heure actuelle, au cours des neuf premiers mois de cette année, les laboratoires du Centre d’évaluation de la qualité des céréales de Novorossiïsk ont analysé plus de 19 millions de tonnes de grains destinés à l’exportation vers les pays africains. Les principales cultures exportées sont : le blé, l’orge, le maïs et les légumineuses, dont les pois, les pois chiches et les lentilles. Les céréales du monde entier les plus demandées par les Africains sont d’abord le blé, avec plus de 17 millions de tonnes exportées. Ensuite en deuxième place, l’orge. En troisième position, le maïs, avec environ 210 000 tonnes. Précédemment, d’autres céréales n’étaient pas exportées sur le continent africain depuis les ports du territoire de Krasnodar. Mais cette année on observe une importante diversification et une augmentation du volume des exportations.
RT en français : Quelles sont les nouvelles destinations des exportations sur le continent africain cette année ?
A. O. : Cette année, nous avons repris les exportations vers certains pays africains tels que l’Éthiopie, la Gambie et Djibouti. Pour la première fois, un lot de lentilles a été envoyé sur l’île Maurice. Au total, au cours des neuf premiers mois de cette année, la Fédération de Russie a exporté ses céréales vers 27 pays africains.
RT en français : Selon quels critères la qualité des céréales est-elle définie ?
A. O. : Chaque pays a ses propres exigences, en plus des exigences générales, c’est-à-dire, des exigences de la législation internationale, comme, par exemple, le codex alimentarius. Nos laboratoires accrédités analysent les indicateurs de sécurité et de qualité conformément aux exigences des pays importateurs. Je vais expliquer les exigences qui sont communes aux différents pays. Il s’agit des indicateurs de la présence d’éléments toxiques, à savoir le plomb, le cadmium, le mercure, et les mycotoxines, ainsi que de l’indicateur de la quantité résiduelle de pesticides dont l’analyse est requise, d’une manière ou d’une autre, par n’importe quel pays, mais tout dépend de la liste des pesticides. On analyse également la présence de radionucléides, généralement de césium et de strontium et d’autres indicateurs communs comme la fraction massique de protéines et de gluten, la vitrosité, la présence d’impuretés, y compris minérales et magnétiques. Enfin, on analyse l’indicateur d’infestation et de contamination. Conformément aux exigences de tel ou tel pays et aux demandes de l'acquéreur, des certificats nécessaires sont livrés à l’issue d’essais, c’est-à-dire, des certificats de sécurité, de qualité, d’absence d’OGM, ainsi que de non-radioactivité. Il y en a d’autres également, mais ceux-ci sont les principaux certificats.
RT en français : Quels sont les exigences des pays africains en matière de céréales ?
A. O. : Si on parle des critères au niveau de la sécurité, comme je l’ai déjà dit, il y a une réglementation générale commune à tous les pays et des critères spécifiques à chaque pays individuellement. Mais en règle générale les critères de qualité et de sécurité sont : la teneur en protéines, la teneur en eau, le gluten index, la force boulangère et le temps de chute, c’est-à-dire des critères qui concernent différents types de blés. Un autre critère, qui n’est pas moins important, est la détérioration des denrées stockées ainsi que le taux d’impuretés. Une place particulière est apportée au certificat phytosanitaire qui comprend une série d’analyses : Filth-test, test entomologique, bactériologique, microbiologique, virologique, résidus d’herbicide. Suite aux analyses, un certificat confirmant l’absence de tout élément nocif est émis.
RT en français : À votre avis, par quoi s’expliquent la haute qualité du blé russe et cette forte demande sur le marché africain ?
A. O. : Le blé est l'une des principales cultures céréalières qui occupe une place particulière sur le marché céréalier. De plus, la Russie est un pays agricole. Chaque année, on voit que la science de la culture de la terre, du traitement des sols, de la technologie des semences et de l’utilisation de produits agrochimiques évolue, et tout cela fait que nous obtenons de bons résultats. Depuis plusieurs années, un contrôle des céréales par l’État est réalisé dans notre pays. Et je peux dire avec certitude que la qualité de notre blé reste bonne et stable. Selon les résultats des tests effectués, environ 8 millions de tonnes de blé, soit 79% de la récolte effectuée dans la région de Krasnodar, ont été reconnues conformes à la commercialisation, classées catégories III et IV. C’est un très bon résultat. Comme je l’ai déjà dit, et je le répète, ce résultat est le fruit du travail de nos agronomes, de l’achat des semences à la récolte.