Démissions en série et vote de défiance : l'accord sur le Brexit ébranle Theresa May (EN CONTINU)
Le Premier ministre britannique Theresa May joue sa survie après la démission jeudi de cinq de ses ministres dont celui chargé du Brexit, Dominic Raab, qui s'est dit dans l'incapacité de défendre l'accord de divorce obtenu avec Bruxelles.
Le secrétaire d'Etat à la Santé britannique Stephen Barclay a été nommé ministre du Brexit, pour remplacer Dominic Raab, qui avait démissionné le 15 novembre, en raison de son désaccord avec le plan de sortie de l'UE de Theresa May, a annoncé Downing street.
Outre l'hostilité de l'opposition, le Premier ministre Theresa May est en butte à celle de bon nombre de députés de son propre parti, dont plusieurs tentent d'organiser un vote de défiance pour l'évincer.
C'est le député conservateur pro-Brexit Jacob Rees-Mogg, à la tête du puissant groupe parlementaire eurosceptique European Research Group (ERG), qui est à la manœuvre, l'accusant d'avoir trahi les promesses faites au peuple britannique.
UPDATED: 20 Tory MPs who have publicly declared they have written letters of no confidence
— John Stevens (@johnestevens) 16 novembre 2018
-Baker
-Bone
-Bradley
-Bridgen
-Caulfield
-Clarke
-Davies
-Dorries
-Duddridge
-Francois
-Holloway
-Jenkyns
-Morris
-Murray
-Rees-Mogg
-Robertson
-Rowley
-Smith
-Vickers
-WhittingdaleL'appui de 48 députés, soit 15% du groupe conservateur à la chambre des Communes, est toutefois nécessaire pour organiser un vote de défiance, et il faudrait ensuite qu'une majorité de députés conservateurs votent contre Theresa May, puisque la procédure ne sera effective qu'avec l'accord de 158 des 315 parlementaires.
La Bourse de Paris retrouvait de l'allant (+0,64%) le 16 novembre au matin, dans un marché qui devrait toutefois rester focalisé sur les derniers développements politiques autour du Brexit.
La veille, les Bourses européennes avaient globalement terminé dans le rouge, Londres étant paradoxalement la seule place financière stable (+0,06%) à la clôture après une journée entièrement tournée vers le Brexit et ses incertitudes.
L'Eurostoxx 50 avait perdu 0,47%, le CAC 40 avait fini en baisse de 0,70% et Francfort avait cédé 0,52%.
«Nous quitterons [l'Union européenne] le 29 mars 2019», a martelé Theresa May, rappelant que, selon elle, c'était sa mission depuis le référendum de juin 2016. La dirigeante a également insisté : «Il n'y aura pas de second référendum.»
Sommet européen sur le Brexit : l'impossible négociation entre Bruxelles et Londres
— RT France (@RTenfrancais) October 17, 2018
➡️ https://t.co/axVOpcZVg4pic.twitter.com/sh51s0Q0u5«Je crois, avec chaque fibre de mon être, que le chemin que j'ai suivi est le meilleur pour mon pays», a encore déclaré la dirigeant, répétant qu'elle agissait dans l'intérêt national, «pas dans un intérêt partisan et certainement pas dans mon intérêt politique».
Malgré la discorde dans les rangs de son parti, Theresa May a exclu tout démission de sa part. «Le leadership consiste à prendre les meilleures décisions, pas les plus faciles. [...] Irai-je jusqu’au bout ? La réponse est oui», a-t-elle martelé.
Accord sur le #Brexit 🇬🇧🇪🇺 : face à une fronde interne, le plus dur reste à faire pour #TheresaMay#international#RoyaumeUni#UE
— RT France (@RTenfrancais) November 15, 2018
➡️ https://t.co/EwLW92OdQBpic.twitter.com/xqhWEdBPGvA la question de savoir si elle était prête à aller jusqu'à faire exploser le Parti conservateur sur le Brexit, le Premier ministre britannique a répliqué que les Tories sauraient se concentrer sur ce qui était le «mieux» pour le Royaume-Uni.
«Je ferai mon travail, qui consiste à obtenir le meilleur accord qui corresponde au vote [des Britanniques en 2016]», a assuré Theresa May.
Frustration chez les «hard brexiters» 🇬🇧🇪🇺 : début de crise politique au #RoyaumeUni#Brexit
— RT France (@RTenfrancais) November 15, 2018
➡️ https://t.co/2HOvYTiTcWpic.twitter.com/qxbtAaWy83«C'est bien un Brexit» : Theresa May s'exprime pour défendre son projet d'accord de divorce avec l'UE.
Nigel Farage, ex-leader du parti souverainiste UKIP, a qualifié le projet de sortie de l'Union européenne de Theresa May «de pire accord de l'histoire». «Piégés, coincés dans le cadre juridique européen, avec une libre circulation des personnes [...] rien n'a été obtenu, si ce n'est de verser une énorme somme d'argent», a-t-il déploré.
Nothing has been achieved by @Theresa_May other than to give away a huge sum of our money. It’s the worst deal in history. pic.twitter.com/MTf04l12U8
— Nigel Farage (@Nigel_Farage) 14 novembre 2018A l'instar de celle de la Tory Sheryll Murray, les lettres de députés britanniques retirant leur confiance à Theresa May se multiplient.
I have lost confidence in the Brexit policy of the Prime Minister and
— Sheryll Murray (@sheryllmurray) 15 novembre 2018
have therefore written to the Chairman of the 1922 Committee asking for
a vote to take place over her Leadership. pic.twitter.com/dvrJiIAMACSi 48 députés conservateurs en font la demande par lettre, une telle motion de défiance peut être soumise au vote de la Chambre des communes.
My letter of no confidence in the Prime Minister. pic.twitter.com/Bind9T7ogO
— Henry Smith MP 🇬🇧 (@HenrySmithUK) 15 novembre 2018Le Premier ministre Edouard Philippe a commenté la crise politique au Royaume-Uni. «Rien ne nous permet à ce stade de savoir si l'accord sera au final adopté [...] Il n'a échappé à personne que l'actualité politique britannique pouvait nourrir un certain nombre de questionnements et d'inquiétudes sur la possibilité effective d'une ratification de cet accord», a-t-il déclaré lors d'un déplacement à Dunkerque consacré aux effets du Brexit sur les ports français.
Frustration chez les «hard brexiters» 🇬🇧🇪🇺 : début de crise politique au #RoyaumeUni#Brexit
— RT France (@RTenfrancais) November 15, 2018
➡️ https://t.co/2HOvYTiTcWpic.twitter.com/qxbtAaWy83La France «ne souhaite pas» une sortie sans accord mais cette hypothèse est «toujours sur la table», a souligné Édouard Philippe, rappelant que l'accord devait notamment être accepté par les 27 pays de l'UE, puis ratifié par les Parlements européen et britannique.
,Selon lui, le gouvernement doit donc continuer à se «préparer à l'hypothèse [...] d'une sortie sans accord».