Dans une interview accordée à RT, Viktor Bondarev, un sénateur russe, commente l’utilisation par la Russie du nouveau missile hypersonique Orechnik. Il rappelle que les pays occidentaux se sont livrés à une démonstration de force en Ukraine, Moscou ayant été contraint d’agir en réponse à cette agression.
RT : Après l’autorisation des États-Unis à l’Ukraine de frapper le territoire russe avec des missiles longue portée, Moscou a dû leur envoyer un message univoque avec le missile Orechnik. Selon vous, une telle démonstration de force suffira-t-elle pour amener l’Occident à changer sa position ? Et à quel point est-elle, en principe, convaincante ?
Viktor Bondarev, vice-président de la Commission de défense et de sécurité du Conseil de la Fédération de Russie : Ce sont précisément tous les pays occidentaux qui se livrent à une démonstration de force en Ukraine, au détriment des vies des Ukrainiens et des Russes. La Russie a été contrainte d’agir en réponse à l'agression occidentale grandissante, dans le cadre de sa nouvelle doctrine nucléaire.
Franchement, on aurait du mal à qualifier d’agresseur celui qui protège sa population des bombardements et des attaques terroristes, celui qui s’oppose au nazisme et au fascisme dont les vestiges ont été cachés par les États-Unis après la Seconde Guerre mondiale, vestiges qui sont aujourd’hui entretenus de nouveau par l'Occident pour leur politique d’invasion, et l’Ukraine en est un témoignage de plus.
Il faut espérer que l’Occident sera prudent, qu’il changera de rhétorique et de position. Sinon, cela ouvrira la voie vers une nouvelle guerre mondiale dont la base sera de nouveau la lutte contre le fascisme.
RT : La Maison Blanche et le Pentagone ont réagi à l’appel du président russe en déclarant qu’ils n’étaient pas intimidés et qu’ils ne voulaient pas de conflit avec la Russie, mais qu’ils continueraient de soutenir l’Ukraine. À votre avis, dans quelle mesure ces deux déclarations sont-elles corrélées ?
V. B. : Dès les premiers jours de la formation de la Russie d’aujourd’hui, l’Occident nous a assuré qu’il ne voulait pas de conflit avec la Russie. Depuis lors, dans un certain nombre de pays post-soviétiques, il a lancé des coups d’État et installé des laboratoires bactériologiques de la CIA. Aujourd’hui, le bloc de l’OTAN est à nos frontières, leurs obus explosent au-dessus de nos têtes et la Russie est légalement déclarée ennemie.
Toutes leurs déclarations se sont révélé être des mensonges ! Nous ne les croyons plus ! C’est pour ça que la Russie répondra avec fermeté à leurs attaques provocatrices, et désormais aucune d’entre elles ne sera laissée sans attention.
RT : Qu’est-ce que l’administration Biden a essayé initialement d’obtenir avec ses récentes mesures visant à une escalade ? À votre avis, la situation peut-elle changer avec l’arrivée de Trump au pouvoir ?
V. B. : À première vue, il semble que «vers sa fin», Biden ait décidé de jouer un sale tour à la fois à la Russie en tant qu’ennemi insoumis, et à Trump en tant que rival triomphant. Mais je suppose que ce n’est qu’un autre jeu des États-Unis visant à endormir la vigilance et à porter un nouveau coup sournois.
Trump est une personnalité assez ambiguë, ses déclarations ne correspondent pas encore à la réalité mais il n’est pas encore pleinement au pouvoir. Maintenant, dans cette période de transition entre la nouvelle et l’ancienne administration des États-Unis, on peut s’attendre à davantage de pièges. Nous devrions y être prêts et garder tout sous contrôle.
RT : Pouvez-vous nous donner des détails sur notre dernier développement, le missile balistique Orechnik ? Qu’est-ce que le public occidental devrait en savoir ?
V. B. : Orechnik a tout dit de lui-même. Je dirais même qu’il n’a pas encore fini de «s’exprimer», il lui reste encore des choses à dire.
Mais croyez-moi, personne parmi nous ne souhaite cela. Nous ne voulons pas que les armes parlent à notre place. Nous sommes contraints de répondre à l’agression et nous le ferons toujours.
Il n’y a rien à ajouter.
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