Le MAE russe fait le point sur la gestion internationale temporaire de l'Ukraine évoquée par Poutine

En réaction aux propos de Vladimir Poutine sur l’Ukraine, la diplomatie russe précise comment une mission temporaire de l’ONU pourrait voir le jour. Elle rappelle que ce type d’administration a déjà existé ailleurs, et qu’un accord entre les parties permettrait d’envisager ce scénario.

Kirill Logvinov, directeur du département des organisations internationales du ministère russe des Affaires étrangères, a précisé à TASS, l'agence de presse russe, le mécanisme de mise en place d'une administration temporaire par l'ONU dans le contexte des récentes déclarations de Vladimir Poutine concernant l'Ukraine. Selon lui, de tels précédents ont déjà eu lieu concernant la gestion temporaire par l'ONU de territoires touchés par des conflits. Ces exemples incluent notamment le Cambodge, le Timor oriental ainsi que certaines régions de l'ex-Yougoslavie.

Selon Kirill Logvinov, bien qu'il n'existe pas de procédure formelle unique établie par l'ONU pour créer de telles administrations, l'expérience montre que plusieurs étapes doivent généralement être respectées. Tout d'abord, les parties en conflit ou leurs médiateurs doivent parvenir à un accord initial sur la transmission provisoire des pouvoirs à l'ONU. Cet accord fait ensuite l'objet d'une demande officielle adressée au secrétaire général de l'ONU ou au président du Conseil de sécurité, précisant les conditions générales convenues.

Le Conseil de sécurité demande alors au secrétaire général de préparer les modalités détaillées de cette administration provisoire, y compris son budget et ses effectifs. Ce dernier présente ensuite ses propositions sous la forme d'un rapport soumis au Conseil de sécurité. Enfin, c'est ce même Conseil qui adopte officiellement, généralement par une résolution ou un document similaire, la création de l'administration provisoire.

Le 28 mars, le chef d'État russe a évoqué cette possibilité lors d'un échange avec des marins du sous-marin nucléaire Arkhangelsk. Selon lui, l'expérience internationale montre qu'une administration provisoire sous l'égide de l'ONU pourrait ouvrir la voie à des négociations légitimes pour résoudre le conflit en Ukraine. Il a proposé que cette option soit discutée avec les États-Unis, les pays européens et d'autres partenaires internationaux.