Conflit Israël-Iran : les milices irakiennes menacent d’entrer en action

Les milices irakiennes, menées par Kataëb Hezbollah, menacent d’attaquer les intérêts américains en cas d’intervention des États-Unis dans le conflit Israël-Iran, déclenché le 13 juin par des frappes israéliennes. Bagdad cherche à éviter l’escalade, tandis qu’une médiation omanaise est envisagée.
Les milices chiites irakiennes, alliées de l’Iran, brandissent la menace d’une intervention dans le conflit Israël-Iran, attisant les craintes d’une escalade régionale. Abou Hussein el-Hamidawi, secrétaire général de Kataëb Hezbollah, a averti que toute implication américaine aux côtés d’Israël provoquerait des attaques contre les bases et intérêts des États-Unis en Irak, où 2 500 soldats sont déployés.
Ces factions, intégrées aux Forces de mobilisation populaire (FMP), pourraient recourir à des drones ou des roquettes, malgré un arsenal affaibli par des années de combats contre Daech et des frappes israéliennes.
Une implication qui dépend des États-Unis
Bagdad, soucieux d’éviter une guerre sur son sol, a obtenu des assurances de Téhéran pour limiter les actions contre les intérêts américains, selon un haut responsable irakien. Cette posture offensive des milices, initialement discrètes, marque un tournant dans leur implication. Le conflit, déclenché le 13 juin par l’opération israélienne « Rising Lion », oppose Israël à l’Iran après des frappes israéliennes sur des sites militaires et nucléaires iraniens.
Téhéran a riposté avec 300 missiles balistiques sur Israël, causant 24 morts côté israélien, tandis que 224 sont à déplorer en Iran, selon les bilans officiels. Ce bras de fer, qui dépasse le cadre bilatéral, voit d’autres acteurs de l’« axe de la résistance » s’agiter. Les Houthis yéménites, pro-iraniens, ont revendiqué des tirs sur Jaffa, une première dans ce conflit.
La Turquie, par la voix d’Erdogan, a dénoncé l’« attitude illégale » d’Israël, tandis que la Russie et la Chine défendent la souveraineté iranienne. Les milices irakiennes, bien que limitées militairement, restent un acteur clé. Une intervention directe se concentrerait probablement sur des attaques ciblées contre des bases américaines, mais leur activation dépendra du degré d’implication des États-Unis.
L’Irak, coincé entre ses alliances, tente de jouer la carte de la neutralité. Une médiation omanaise, prévue à Mascate, pourrait apaiser les tensions, mais les appels de l’ONU et de l’UE à la désescalade peinent à peser face à la détermination d’Israël, qui promet de neutraliser la « menace nucléaire » iranienne. Ce conflit, où chaque acteur régional joue sa partition, menace de dégénérer en guerre généralisée.