Israël bombarde près du palais présidentiel à Damas, accusant le gouvernement de «génocide» des Druzes

Le 2 mai 2025, Israël a bombardé les environs du palais présidentiel à Damas, accusant le gouvernement d’Ahmad al-Chareh de «génocide» contre les Druzes. Cette frappe, précédée d’une autre le 30 avril, répond à des violences confessionnelles ayant fait plus de 100 morts. L’ONU et les États-Unis appellent à la retenue face à l’instabilité syrienne.

Le 2 mai 2025, Israël a intensifié ses interventions en Syrie en bombardant les abords du palais présidentiel à Damas, une frappe visant à répondre aux accusations de « génocide » contre les Druzes portées par le chef spirituel druze syrien, cheikh Hikmat al-Hajrin.

Le 1er mai, al-Hajrin avait dénoncé une « campagne génocidaire injustifiée » contre les civils druzes, après des affrontements confessionnels ayant fait plus de 100 morts à Jaramana, Sahnaya et Soueïda, déclenchés par un enregistrement audio blasphématoire attribué à un Druze.

Une communauté druze divisée

L’armée israélienne a annoncé sur Telegram : « Des avions de combat ont frappé les environs du palais. » Le Premier ministre Benjamin Netanyahou et le ministre de la Défense Israel Katz ont déclaré : « C’est un message clair au régime syrien. Nous ne permettrons pas que des forces syriennes soient dépêchées au sud de Damas ou menacent de quelque manière que ce soit la communauté druze. »

Cette frappe fait suite à une première intervention le 30 avril à Sahnaya, où Israël a ciblé un « groupe extrémiste » accusé de préparer une attaque contre les Druzes, selon Netanyahou : « L’armée israélienne a mené une opération d’avertissement et frappé un groupe extrémiste qui se préparait à attaquer la population druze de Sahnaya. »

Depuis le départ de Bachar el-Assad en décembre 2024, remplacé par Ahmad al-Chareh et son gouvernement dominé par Hayat Tahrir al-Sham, la Syrie est en proie à une instabilité croissante. Les violences contre les Druzes, minorité religieuse comptant environ 500 000 membres en Syrie, ont poussé Israël, qui abrite 150 000 Druzes, dont 24 000 dans le Golan occupé, à intervenir.

Le chef spirituel druze israélien, Sheikh Muwafaq Tarif, a pressé : « Israël doit agir maintenant pour empêcher un massacre dans les communautés druzes près de Damas. » La Syrie a dénoncé ces frappes comme une « violation de sa souveraineté », Ahmed al-Chareh affirmant son engagement à protéger toutes les communautés, y compris les Druzes.

Cependant, des Druzes syriens, comme ceux de Soueïda, rejettent l’aide israélienne, craignant une instrumentalisation géopolitique. Le chef druze libanais Walid Joumblatt a qualifié l’intervention d’« ingérence inacceptable ». L’ONU a appelé à la « retenue maximale », tandis que les États-Unis ont condamné les violences antidruzes comme « répréhensibles ».