La CEDH reconnaît l'Ukraine coupable de ne pas avoir pris de mesures pour prévenir les violences à Odessa en 2014

La Cour européenne des droits de l'homme a reconnu les autorités ukrainiennes coupables de ne pas avoir pris de mesures pour prévenir la violence et secourir les personnes lors de l'incendie de la Maison des syndicats à Odessa en 2014, causée par les radicaux ukrainiens. L'Ukraine a été obligée de réparer les dommages subis par les victimes.
La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a jugé les autorités ukrainiennes coupables de ne pas avoir pris de mesures pour prévenir la violence et sauver des vies lors des événements survenus à Odessa, la ville située sur la côte de la mer Noire, dans le sud de l'Ukraine, le 2 mai 2014, lorsque plus de 40 personnes sont décédées dans la Maison des syndicats, incendiée par des radicaux ukrainiens, a rapporté le site de la Cour le 13 mars.
Selon le communiqué, les autorités «avaient manqué à faire tout ce qui pouvait être raisonnablement attendu d’elles pour empêcher les violences, […] pour adopter des mesures de secours dans les meilleurs délais à l’égard des personnes prises au piège dans l’incendie et pour ouvrir et mener une enquête effective sur les événements».
La Cour européenne des droits de l'homme a également constaté une «violation du droit au respect de la vie privée et familiale à l’égard d’une requérante, à raison du retard pris dans la remise à celle-ci du corps de son père aux fins de son inhumation». Selon l'arrêt de la CEDH, l'Ukraine doit verser aux requérants «diverses sommes» en réparation du dommage subi du fait des actions des autorités, ainsi que pour frais et dépens.
Incendie de la Maison des syndicats à Odessa le 2 mai 2014
Le 2 mai 2014, à Odessa, des radicaux du Secteur droit et de la soi-disant autodéfense du Maïdan ont attaqué un campement de «Kulikovo Polé», où des habitants d'Odessa recueillaient des signatures en vue d'organiser un référendum sur la fédéralisation de l'Ukraine et de donner à la langue russe un statut d'État. Les partisans de la fédéralisation se sont abrités dans la Maison des syndicats, mais les radicaux ont encerclé le bâtiment, y ont mis le feu et bloqué les gens pour qu'ils ne quittent pas le bâtiment en flammes. Selon les données officielles du ministère de l'Intérieur ukrainien, plus de 40 personnes ont été tuées et plus de 240 blessées lors de ces événements tragiques.
En février 2017, les proches des habitants d'Odessa décédés lors de ces événements ont fait appel à la Cour européenne des droits de l'homme. La Cour a accepté la plainte contre l'Ukraine concernant l'inaction des autorités dans l'enquête sur la tragédie. En février 2022, la CEDH a commencé à examiner une affaire commune concernant les plaintes de 31 requérants contre les actions des autorités ukrainiennes. En janvier 2024, la Cour a déclaré qu'elle avait posé un certain nombre de questions au gouvernement ukrainien, notamment sur les mesures prises par les autorités pour prévenir la violence et sur la manière d'enquêter sur les décès.
La Russie a appelé à plusieurs reprises la communauté internationale à faire pression sur les autorités ukrainiennes accusées par Moscou de ne pas prendre de «mesures concrètes» vers une enquête indépendante et impartiale du massacre à Odessa.
Le président russe Vladimir Poutine a déclaré à plusieurs reprises qu'Odessa est une ville russe. Selon lui, le sud-est de l'Ukraine a toujours été pro-russe car il s'agit de territoires historiques russes.