Loi sur l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur : un débat explosif à l’Assemblée

Loi sur l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur : un débat explosif à l’Assemblée© Wiki commons
Le Palais Bourbon où siège l'Assemblée nationale.
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Dans une ambiance électrique, l’Assemblée nationale examine une proposition de loi visant à renforcer la «lutte contre l’antisémitisme» dans l’enseignement supérieur. Entre invectives, accusations et tensions politiques, le texte divise.

L’Hémicycle de l’Assemblée nationale a été le théâtre de débats houleux le 6 mai autour d’une proposition de loi sénatoriale, adoptée à l’unanimité au Sénat, visant à lutter contre l’antisémitisme, le racisme, les discriminations, les violences et la haine dans l’enseignement supérieur.

Portée par Pierre Henriet (Horizons) et Constance Le Grip (Renaissance), elle ambitionne de renforcer les dispositifs de prévention et de signalement, tout en intégrant une « sensibilisation » obligatoire à ces enjeux dans les missions de formation des établissements.

 

« Ennemi de la République », « instrumentalisation »: passes d’armes dans les travées de l’Assemblée

 

Le texte propose notamment la création de postes de « référents » dédiés à la lutte contre l’antisémitisme et le racisme au sein des universités, ainsi qu’un renforcement des procédures disciplinaires. Cependant, c’est l’article 3, qui prévoit une « section disciplinaire commune » aux établissements d’une région académique, présidée par un juge administratif, qui cristallise les tensions. Supprimé en commission, cet article devrait être réintroduit par amendement, suscitant l’opposition de la gauche qui y voit une menace à l’autonomie des universités et aux libertés étudiantes.

Dès l’ouverture des débats, le ministre de l’Enseignement supérieur, Philippe Baptiste, a rappelé l’urgence du texte face à « l’augmentation alarmante des actes antisémites » depuis le 7 octobre 2023. Mais la discussion a rapidement dérapé. La France insoumise (LFI), seule à voter contre l’article 1, a proposé de remplacer le terme « antisémitisme » par une définition plus générale des discriminations, provoquant l’ire de nombreux élus. « De quoi avez-vous peur au point de vouloir effacer le mot antisémitisme ? », a lancé la ministre Aurore Bergé, accusant LFI de « stratégie électorale » reprenant le terme de « meute » tiré d’un livre à charge récemment publié sur La France Insoumise.  

Des députés Renaissance et RN ont renchéri, certains allant jusqu’à qualifier les Insoumis d’« ennemis de la République ».

Les invectives ont fusé, entre rappels au règlement, attaques personnelles et suspensions de séance. Mathilde Panot, présidente du groupe LFI, a dénoncé une « instrumentalisation » de l’antisémitisme pour « faire taire les voix pour la paix » sur le conflit israélo-palestinien. La tension a culminé lorsque des propos injurieux ont été rapportés, sans sanction immédiate.

Seul le premier article a été voté mardi soir, les débats devant reprendre mercredi dans un climat toujours électrique. Si le texte vise à protéger les étudiants, notamment juifs, dont 90 % déclarent avoir subi des actes antisémites selon la controversée Union des étudiants juifs de France, son adoption s’annonce laborieuse face aux profondes divisions politiques.

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