Un départ partiel d'Europe des forces américaines serait à l'ordre du jour

Washington envisagerait de diminuer son déploiement militaire en Europe, privilégiant l’Asie-Pacifique, selon Bloomberg. Des craintes émergeraient quant à la fiabilité des États-Unis en tant que partenaire de l’Europe, d’après le Financial Times.
Les États-Unis réduiraient leurs effectifs militaires en Europe à mesure qu’ils recentrent leurs priorités vers la région indo-pacifique, a rapporté Bloomberg citant l'amiral italien Giuseppe Cavo Dragone.
D’après lui, un retrait total des États-Unis de l’OTAN n’est pas à l’ordre du jour, mais un départ partiel de certains des 100 000 soldats stationnés en Europe pourrait être envisagé.
Giuseppe Cavo Dragone a livré ses réflexions en marge de la Conférence de Munich sur la sécurité qui avait lieu le 15 février. Les dirigeants européens, réunis à cette occasion, se sont montrés attentifs aux orientations de la nouvelle administration Trump, notamment quant à la pérennité du soutien américain à la défense du continent, selon l'agence de presse américaine.
L'amiral italien a par ailleurs souligné la nécessité pour les pays européens de renforcer leurs moyens de défense, insistant sur le fait que le rééquilibrage stratégique américain exigeait un surcroît d’efforts de la part du Vieux Continent, surtout en ce qui concerne l'augmentation des dépenses de défense en Europe. Cependant, il n’est pas le seul à défendre une telle position.
Selon une analyse publiée par le Financial Times, la situation est «inquiétante» pour l’ensemble du continent européen. D’après le quotidien britannique, Vladimir Poutine souhaite que les forces de l’OTAN se retirent des territoires de l’ancien bloc soviétique. Des responsables européens, de leur côté, estiment que Donald Trump pourrait accepter de faire partir les troupes américaines stationnées dans les pays baltes, voire plus à l’ouest.
Le Financial Times souligne également que les États-Unis ne constituent plus un allié fiable pour l’Europe. Les ambitions politiques de l’administration Trump sur le continent risquent d’en faire une puissance hostile à certains égards, menaçant la démocratie européenne et ciblant même des territoires comme le Groenland, a précisé le quotidien.
Newsweek, citant un rapport du ministère américain de la Défense avec des données datant de juin de l'année dernière, indique qu'il y a au moins 65 000 soldats dans la zone de responsabilité du commandement américain pour l'Europe. Le plus grand nombre d'entre eux est stationné en Allemagne (près de 35 000), en Italie (12 000), en Grande-Bretagne (10 000) et en Espagne (3 000). Un peu plus de 1 000 soldats se trouvent en Belgique et autant en Turquie, et moins de 500 dans les autres pays.