Richard Ferrand confirmé au Conseil constitutionnel grâce au RN
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L’ancien président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand a été confirmé au poste de président du Conseil constitutionnel grâce à l’abstention du RN. Le parti de Marine Le Pen se trouve au cœur des critiques des oppositions de droite comme de gauche.
«Le pire, c'est que c'est grâce à Marine Le Pen, qui a donné une consigne d'abstention», a déclaré le député Les Républicains (LR) Olivier Marleix, montrant son mécontentement après la nomination de Richard Ferrand à la tête du Conseil constitutionnel le 19 février. Selon lui, «cela sent très fort le deal secret entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen», sous-entendant que la présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l’Assemblée aurait échangé l’abstention de son groupe contre le rejet d’une hypothétique inéligibilité dans le cadre du procès des assistants parlementaires, dont le verdict sera connu le 31 mars.
Nomination de Richard Ferrand validée à une voix près : "Le pire, c'est que c'est grâce à Marine Le Pen, qui a donné une consigne d'abstention", déplore @oliviermarleix.
— LCP (@LCP) February 19, 2025
"Tout cela sent très fort le deal secret entre @EmmanuelMacron et @MLP_officiel."#DirectANpic.twitter.com/f7Pkw9NWhN
La réaction de cet ancien président du groupe LR à la Chambre basse a été suivie de nombreuses critiques à gauche de l’échiquier politique, notamment du côté des Insoumis.
Richard Ferrand a échappé au blocage de parlementaires, 39 députés ayant voté pour sa nomination et 58 contre. Pour empêcher sa nomination, il fallait une majorité des 3/5ème de voix contre sur l’ensemble des suffrages exprimés. Le vote s’est ainsi joué à une voix près. Les membres des commissions des lois du Sénat et de l’Assemblée nationale se sont exprimés par un vote à bulletin secret, après avoir auditionné ce mercredi 20 février le candidat proposé par le chef de l’État.
«Parrainé par Marine Le Pen», «pas légitime» : la gauche se dresse contre un ancien socialiste
La France Insoumise (LFI) a diffusé un visuel choc sur ses réseaux sociaux, pour mettre en cause l’abstention des députés du RN avec la phrase interrogative : «Qui a négocié en échange de son abstention ?».
🔴⚡️ Le RN s'est abstenu et a permis la nomination de Richard Ferrand à la tête du Conseil constitutionnel à 1 voix !
— La France Insoumise #NFP à l'Assemblée (@FiAssemblee) February 19, 2025
Celui qui a proposé que le Président puisse faire un 3ème mandat et dont la principale compétence est d'être l'ami de Macron...🤯
Qu'a négocié #LePenComplice ? pic.twitter.com/pbMLsrsOBA
La présidente du groupe LFI à l’Assemblée a également évoqué un hypothétique «accord secret» en affirmant que l'ancien socialiste Richard Ferrand a été «parrainé par Marine Le Pen».
Le juriste Nicolas Hervieu, proche de la gauche, explique ainsi sur le réseau social X : «L'une des 1ères audiences que pourrait présider Richard Ferrand porte sur une QPC visant l'exécution provisoire de la peine d'inéligibilité d'un élu». Il estime désormais que la décision du Conseil constitutionnel «sera délégitimée».
Le président du groupe socialiste à l’Assemblée, Boris Vallaud, rappelle que Richard Ferrand «n'a recueilli que 40,2 % d'avis favorables et n’est validé que grâce à l'abstention du RN». Il appelle Emmanuel Macron à «en tirer les conséquences» et à ne pas le nommer à la présidence du Conseil constitutionnel. Sur BFM TV, la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier a estimé que Richard Ferrand n’était «pas légitime».
Largement critiqué pour son abstention, le RN se défend en affirmant refuser «toute politique du pire» et fait valoir «les noms ayant circulé pour ces nominations», citant ainsi Élisabeth Borne, Christiane Taubira ou encore Éric Dupond-Moretti.