Musk à Trump : «Je pense que vous êtes le bon chemin»

L’ancien président américain Donald Trump a été interviewé par l’entrepreneur Elon Musk pendant près de trois heures le 12 août. En pleine campagne électorale américaine, cet échange a déjà touché plus d’un milliard de personnes dans le monde.

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Alors que la campagne électorale s’emballe aux États-Unis quatre semaines après le retrait de Joe Biden de la course à la présidence, le candidat républicain Donald Trump a été interrogé sur le réseau social X (ex-Twitter) par le propriétaire de cette plateforme, l’entrepreneur et milliardaire Elon Musk.

L’entretien a été perturbé par une cyberattaque mais a finalement été écouté en direct par un peu plus d’un million de personnes avant que les extraits ne soient diffusés sur les réseaux, accroissant considérablement la portée de l’échange.

L’ancien président a profité de ce moment pour mettre en avant ses sujets de prédilection et asséner quelques répliques percutantes à ses détracteurs.

Poutine et Kim Jong-un «se trouvent au sommet de leur art»

L’ancien président des États-Unis a tenu une nouvelle fois à critiquer l’engagement de son successeur aux côtés de Kiev, accusant le président américain Joe Biden d'avoir amené le monde au bord d'une guerre nucléaire en proférant des «menaces stupides» contre la Russie, imputant le conflit ukrainien au «faible QI» de Biden, qui a commis l'erreur de déclarer que l'Ukraine pouvait devenir un membre de l'OTAN.

Aussi a-t-il dénoncé l’asymétrie de l’aide apportée par Washington et celle de l'Union européenne :  «Sur l'Ukraine, nous donnons 250 milliards de dollars et eux environ 71 milliards de dollars.»

Sur ses anciens homologues russe et nord-coréen Vladimir Poutine et Kim Jong-un, il a estimé que ceux-ci se trouvaient «au sommet de leur art», prenant un peu plus ses distances avec les positions très hostiles des démocrates à l’endroit de ces chefs d’État.

Le remplacement de Biden par Harris, un «coup d'État»

Sur le remplacement de Joe Biden par Kamala Harris, le candidat de la droite américaine n’a pas mâché ses mots, affirmant : «Elle n'a pas donné d'interview depuis le début de cette escroquerie et, quoi qu'on en dise, il s'agissait d'un coup d'État. Il s'agit d'un coup d'État contre un président des États-Unis.»

Décrivant son adversaire comme étant «d’extrême gauche», il a en outre affirmé que celle-ci voulait «libérer tous les prisonniers qui sont en détention» et fustigé son bilan comme vice-présidente des États-Unis avec selon lui «des millions de personnes» arrivant tous les mois.

Un record d’audience et une campagne qui s’emballe

En dépit du retard qu’a pris l’entretien entre le patron de X et l’ancien président des États-Unis, le «space», c’est-à-dire la discussion en direct, a été suivi par 1,32 million de personnes. Un record pour ce réseau social.

Ce 13 août en début de matinée (heure française) l’échange avait été consulté 73 millions de fois et avait suscité 4 millions de conversations, générant un total de 998 millions de vues sur cet événement en ligne. En fin de matinée, le milliard de personnes touchées avait été dépassé.

Musk a bien fait de licencier les cadres de Twitter, selon Trump

Donald Trump semble s’être assuré du soutien d’Elon Musk qui, lors de leur échange, a expliqué qu'il aimerait participer à une commission qui «s'assurerait que l'argent des contribuables est dépensé à bon escient», ce à quoi le candidat républicain a répondu en affirmant que le propriétaire de X et de Tesla était «le meilleur réducteur de coûts», en référence aux licenciements qu’il a pu faire en arrivant chez Twitter, vidant les cadres selon lui trop marqués à gauche et responsables de la dérive «woke» de la plateforme.

«Je pense que nous sommes à un tournant du destin de la civilisation et je pense que nous devons prendre le bon chemin», a enfin confié Musk à Trump, concluant même : «Et je pense que vous êtes le bon chemin.»

Alors que Donald Trump et Elon Musk bavardaient sur les réseaux sociaux, la candidate démocrate Kamala Harris était, elle, en déplacement à San Francisco, en Californie, pour tenter de séduire les milieux d’affaires de la Silicon Valley. Le mandat de Joe Biden a en effet été marqué par des réglementations accrues pour les géants du numérique et en matière d’intelligence artificielle, la candidate entendant convaincre ces puissants acteurs économiques. 

Elle pourrait d’ailleurs le faire sur le réseau social X comme son concurrent puisqu'Elon Musk lui a lancé une invitation similaire après son échange avec Donald Trump.